La suite du mettā sutta 4

diṭṭhiñca anupaggamma, sīlavā dassanena sampanno.
kāmesu vinaya gedhaṃ, na hi jātuggabbhaseyya puna retīti.

na hi jātuggabbhaseyya puna retī : On voit dans cet extrait que la pratique de mettā, et donc de samatha, permet d’atteindre la libération, contrairement à ce qui se dit le plus souvent. (Au cours de cette retraite, les yogis ont pratiqué mettā à 70 % environ et vipassanā à 30 %). Il faut cependant que l’attention soit très forte pour pouvoir se débarrasser des vues fausses. diṭṭhiñca anupaggamma : Nous commettons des erreurs à cause des vues fausses. Il faut en débarrasser l’esprit pour pouvoir s’extraire du saṃsāra comme un satellite qui s’arrache à la gravité. Il faut pour cela pratiquer vipassanā et le progrès ne peut être que graduel. La conscience du chemin va agir comme une bombe atomique en détruisant des vues fausses une fois pour toutes. Sīlavā : il est essentiel aussi de maintenir une moralité pure, au moins les cinq préceptes. dassanena sampanno : Il faut avoir le but constamment à l’esprit. Souvent nous ne pratiquons qu’en vue de la paix et repoussons la libération à plus tard. kāmesu vinaya gedhaṃ : Il faut surmonter le désir sensuel. Le sakadāgāmi a tant surmonté celui-ci qu’il ne reprendra naissance qu’une fois au maximum dans un monde sensuel (tous les mondes hormis ceux de Brahmā).

Récitation du sutta entier : vers 1-4 : introduction, vers 5-9 : fondement de la pratique. Vers 10 : mettā bhāvanā universel. Vers 11 – 14 rayonnement spécifique, vers 15-16 : vie quotidienne,  vers 17-18 évoquent l’attention à accorder à mettā, vers 19-20 : champ et portée de mettā, vers 21-22 :  vers 23-24 :  bénéfices.

On compte onze bénéfices à la pratique. ❶ la pratique nous permet de nous endormir facilement. ❷ Nous nous réveillons avec un esprit alerte. ❸ Nous ne faisons pas de cauchemars. ❹ nous serons aimés des humains qui nous voeint sourire. ❺ Nous serons aussi aimés des non-humains. Lors du tsunami, un bébé très pur a ainsi été ramené au rivage par les flots alors qu’il s’était accroché à un morceau de bois et un enfant s’est accroché à un bout de bois avant de réaliser après son retour qu’il s’agissait d’un crocodile. ❻ Les esprits vous protègent. Le moine italien Lokanātha demanda aux bandits qui voulaient le tuer en Afghanistan de lui accorder quelques minutes de répit pour pratiquer mettā, avant de découvrir en ouvrant les yeux qu’ils avaient tous disparus. ❼ Les armes et poisons ne vous affectent pas. ❽ La capacité de concentration est accrue et nous pouvons rester calmes face aux vicissitudes. ❾ Notre visage devient radieux et diffuse l’harmonie. ❿ Nous mourrons sans confusion. Ceux qui sont habités par la confusion, la colère ou l’attachement au moment de mourir risquent de renaître comme animal, en enfer ou comme peta respectivement. ⓫ Si nous n’atteignons pas la libération cette fois-ci, nous renaîtrons dans les plans de Brahmā.

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