La suite du mettā sutta

Dāna, c’est l’aspect pratique et matériel de mettā. On distingue dans l’Abhidhamma les sekkha (les pratiquants, guerriers luttant contre les ennemis intérieurs), les asekkha (ceux qui ont remporté la victoire et atteint nibbāna) et ceux qui ne sont ni l’un ni l’autre. La Terre compte 7 milliards d’habitants mais seulement 7 millions de méditants. Seul un méditant sur un million devient arhat. Parmi les êtres auxquels nous envoyons mettā, beaucoup ne pourront jamais pratiquer la méditation. Cette pratique est ouverte à tous, quelle que soit la religion ou nationalité. La méditation demande un effort physique et mental, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Faire un don du repas aux méditants est par conséquent très méritoire. La dernière des neuf qualités du Sangha, c’est d’être un champ de mérites sans égal, or les méditants doivent être considérés comme des bhikkhus membres du Sangha. Le centre Dhammaramsi est unique pour son atmosphère et la possibilité d’y pratiquer dāna comme en Birmanie.

santussako ca subharo ca, appakicco ca sallahukavutti.
santindriyo ca nipako ca, appagabbho kulesvananugiddho.

Appakicco : ne pas fuir ou se laisser submerger par les affaires, commerciales ou autres. Sallahukavutti : ne pas chercher vêtements ou nourriture particulière. Vivre simplement, comme l’oiseau qui n’emporte rien. Santindriyo : contrôler les portes sensorielles, sans s’investir dans les visions, sons, odeurs, saveurs, sensations tactiles ou pensées. Nipako : faire preuve de maturité. Appagabbho : ne pas être orgueilleux ou vanter ses titres ou compétences. Kulesvananugiddho : du temps du Buddha, les bhikkhu renonçaient à leur famille et s’isolaient pour pratiquer. Ils n’avaient pas de soutien et s’attachaient aux familles où ils quêtaient leur nourriture. Pour nous, il faut éviter un attachement excessif aux familles.

na ca khuddamācare kiñci, yena viññū pare upavadeyyuṃ.
sukhinova khemino hontu, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

Éviter les comportements réprouvés par les sages, ne pas mal se comporter. C’est la quinzième qualité à posséder avant de démarrer le rayonnement de mettā. Les deux dernières propositions dirigent mettā vers tous, indistinctement.

ye keci pāṇabhūtatthi, tasā vā thāvarā vanavasesā.
dīghā vā yeva mahantā, majjhimā rassakā aṇukathūlā.

Tasā : peureux, thāvarā : courageux. Une traduction moins superficielle est celle d’êtres ordinaires, sotāpanna et sakadāgāmi encore habités par la peur ou la colère et anāgāmi et arhats respectivement. Dīghā : longs, majjhimā : moyens et rassa : courts. Mahantā : grands, majjhimā : moyen et aṇuka : petits. Thūlā : gros, majjhimā : moyens et aṇuka : minces. Même si les plantes ne sont pas considérées comme des êtres vivants, les moines ne peuvent couper les arbres pour ne pas choquer les autres sectes comme les jaïns qui les considèrent comme vivantes ou détruire l’habitat d’esprits.

diṭṭhā vā yeva adiṭṭhā, ye va dūre vasanti avidūre.
bhūtā va sambhavesī va, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

diṭṭhā : visibles, adiṭṭhā : invisibles, dūre : proches, avidūre : lointains, bhūtā : nés, sambhavesī : dans l’utérus ou l’œuf, ou encore nés ou pas encore nés à l’état d’arhat respectivement. Il y a donc des duos et des trios.

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