La troisième cause de renforcement des indriya

Il faut que certaines conditions soient présentes pour le développement des cinq facultés de contrôle (indriya). Parmi les neuf causes de renforcement des indriya, la seconde et la troisième sont très importantes.

❶ Diriger l’attention vers l’impermanence de tous les phénomènes. Nous devons prêter attention à chaque apparition et chaque disparition de l’esprit ou de la matière.

❷ Adopter une attitude respectueuse et méditer assidûment. Il faut développer un tel état d’esprit.

❸ La prise de note doit être ininterrompue. Il ne faut pas se reposer ou faire une pause. Il faut se maintenir toute la journée dans l’instant présent, ainsi, l’attention va accélérer son rythme. Les pollutions mentales (kilesa) ne pourront pénétrer l’esprit et nous entraîner vers l’insouciance. Un esprit libre de kilesa se sent léger, soulagé et heureux.

Pour y parvenir, il ne faut faire qu’une chose à la fois, diviser le mouvement en phases distinctes et les noter individuellement et précisément. Avant de se lever après une heure d’assise, noter d’abord l’intention d’ouvrir les yeux, observer la sensation au niveau des paupières, la main qui bouge, etc. Ne pas se limiter aux quatre postures, être attentif au moindre mouvement. En dehors du sommeil, il faut être attentif sans interruption, sans laisser de place pour la réflexion, l’hésitation, le raisonnement, la comparaison avec des expériences antérieures, etc. Comme un silex qu’il faut frotter de façon continue pour obtenir du feu, il faut que l’attention soit continue pour l’apparition de la concentration. Le yogi caméléon a une pratique discontinue : il médite intensément puis s’arrête pour réfléchir à l’expérience qu’il a faite. Parfois, le yogi se pose tant de questions qu’il ne fait même pas d’expérience. Il ne faut interrompre ni l’attention, ni la concentration, ni la sagesse. Un moment d’attention est directement suivi d’un autre.

À la marche, le risque d’interrompre la pratique est plus grand encore : désir de regarder, d’écouter, etc. Il faut se comporter comme un aveugle et un sourd. Noter les activités quotidiennes est le plus difficile : faire son lit, ranger sa chambre, ouvrir et fermer une porte, se changer, se laver, manger, etc. Il faut suivre les instructions pour la pratique de la claire compréhension (sampajañña) pour comprendre la véritable nature des activités physiques. Ainsi progresserons-nous très rapidement.

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