L’anattalakkhaṇa sutta et les trois caractéristiques

L’anattalakkhaṇa sutta est un condensé de l’enseignement du Buddha. Les gens croient, à tort, qu’une âme habite les êtres vivants, mais c’est une convention, en réalité seul existe un flux continu de matière et d’esprit. C’est très difficile à comprendre intellectuellement, seul vipassanā permet de pénétrer cette réalité.

Lorsque l’on voit, seuls existent l’esprit qui voit et l’objet observé. Si l’une des quatre conditions pour la vision (rétine, objet, lumière, attention) manque, la vision ne peut s’opérer, rien ne peut la forcer. Idem si l’on pense, seuls existent alors la pensée et l’esprit qui la note. La pensée est impermanente. On peut voir aussi l’impermanence des choses matérielles ou des douleurs. En réalité, tout est opprimé par les apparitions et les disparitions. C’est une caractéristique de la souffrance. Les êtres et possessions qui nous sont chers vont disparaître. On perçoit anatta car la concentration très élevée nous permet de pénétrer le corps et l’esprit.

Le Buddha explique aux 5 ascètes dans le discours que le corps n’est pas « soi » sans quoi on pourrait ordonner qu’il ne soit pas soumis à l’affliction et qu’il prenne la forme qui nous sied. Il en va de même des sensations, perception, formations mentales et consciences.

À présent les yogis observent dans l’abdomen l’extension, la pression et le mouvement. Il s’agit de manifestations de l’élément air. Ces mouvements n’existaient pas auparavant. Au stade de sammasanañāṇa (connaissance de la compréhension), on perçoit l’apparition et la disparition des phénomènes, mais pas leur phase médiane. On ne peut plus à ce moment être victimes de l’illusion de la permanence. Si on poursuit l’observation, on atteint le stade d’udayabbayañāṇa où le yogi peut observer quatre ou cinq apparitions et disparitions au cours d’un cycle de soulèvement et d’abaissement. S’il poursuit encore son observation, il atteint bhaṅgañāṇa où il observe d’innombrables dissolutions et conclut que le corps n’est décidément pas permanent. De la même façon, lorsque les yogis étendent leurs membres, s’ils notent correctement, ils peuvent voir le début et la fin de chaque mouvement et l’apparition et la disparition de l’élément air, comme un mouvement décomposé. Il faut observer la marche et les mouvements de façon méticuleuse. Cela permettra d’atteindre les connaissances supérieures qui sont très intéressantes.

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