Le but de la pratique de mettā

Nous avons tous déjà pratiqué Mettā, même de façon informelle ou à notre insu. Nous avons tous déjà manifesté dans notre vie, sous une forme ou l’autre, de l’amour bienveillant, envers nos proches, à l’école ou au travail par exemple. Mettā peut être comparé à la lune : lorsqu’elle est pleine, humains et animaux se réjouissent. L’Abhidhamma explique que Mettā signifie ‘sourire’. Nous pouvons saluer quelqu’un que nous n’aimons pas, mais il n’y aura alors pas de sourire. Cette qualité, comparée à l’eau, est à l’opposé de dosa, la colère, comparée au feu. L’amour sexuel s’enracine dans le désir, mais l’amour envers les membres de la famille est plus pur.

La vie est comme l’océan, souvent calme sous un ciel bleu, mais des typhons ou des ouragans vont forcément apparaître. La vie en société amène toujours des difficultés. Mettā est nécessaire pour calmer le feu intérieur, la colère, la jalousie, etc. et permettre une vie positive. Aucune vie n’est possible sans eau, au niveau de l’individu, de la famille comme de la société agricole.

Nous irradions mettā envers tous les habitants de la planète, mais aussi ceux d’autres univers. Les bouddhistes ont compris depuis 2.500 ans qu’il y avait d’autres formes vivantes dans l’univers.

Sans le sang, le corps ne peut pas survivre, sans l’amour, l’esprit ne peut survivre. Nous sommes nous-mêmes la personne que nous chérissons le plus et 99% de notre amour est destiné à notre atta. Des personnes qui ne s’aiment pas se suicident. Celles qui s’adonnent aux plaisirs font aussi preuve d’un manque d’amour pour elles-mêmes, car elles dilapident leur santé. Le Buddha a déclaré que la vie était précieuse et ne devait pas être gaspillée. Si nous la consacrons aux autres, nous sommes un bodhisatta.

Le sang maternel comme le sperme sont fabriqués notamment à partir du sang. Selon le Buddha, c’est l’amour qui en est à l’origine. En pratiquant mettā, nos relations deviennent plus harmonieuses. Comme l’eau dont les qualités sont la fluidité et la cohésion, mettā évite aux familles d’éclater. La violence dans le monde s’explique par le manque de mettā.

Récitation de la première strophe : « puissé-je être libre de l’inimitié, du danger, de la souffrance physique et mentale, heureux et en bonne santé ». Si nous faisons entrer paix et harmonie en nous, cela bénéficiera à tous. Mais c’est une condition nécessaire. Réciter ces paroles, c’est comme prendre une douche mentale. Il faut les réciter lentement et en s’imprégnant de leur sens. Nous nous débarrassons des qualités négatives en nous, c’est comme un cadeau fait aux autres. S’envoyer à soi-même des pensées bienveillantes n’est pas égoïste. Avant de bénéficier aux autres, il faut avoir quelque chose à donner.

Page précédente