Le caractère unique de l’enseignement du Buddha

Vipassanā, c’est l’essence du bouddhisme. Il existait plusieurs formes de méditation avant le Buddha mais pas vipassanā. Tout comme nous, le Buddha avait des parents, une épouse et un enfant. Il s’appelait Siddhattha et était fils de roi. Il naquît au Népal actuel en 623 avant Jésus-Christ. Il régna 13 ans lui-même avant de renoncer au monde. À la différence de nous, il ne connaissait que les plaisirs et n’était jamais confronté à la souffrance. Les devā pourtant organisèrent quatre rencontres qui l’amèneront à renoncer au monde pour chercher la libération : il rencontra successivement à un mois d’intervalle un vieillard, un malade, un cadavre et un moine. Il demanda chaque fois ce que c’était à son intendant qui lui expliquait que notre destin était de subir les mêmes affres. Le Buddha voulait trouver un moyen d’y échapper.

Comme il avait beaucoup de pāramī (perfections), le Buddha eût le courage de renoncer au monde et d’apprendre à se débrouiller seul dans la forêt. Il pratiqua six ans l’ascèse, assisté de cinq compagnons. Des devins avaient prévu son avenir exceptionnel. Deux mois après son illumination, il se demanda à qui enseigner cette méthode. Il réalisa que les gens attachés à leurs opinions ne pourraient pas comprendre. À l’époque, l’hindouisme enseignait l’existence de Brahma, le créateur, Vishnu, le mainteneur et Shiva, le destructeur. Tout cela n’était qu’imagination. Aujourd’hui, l’hindouisme, le christianisme et l’islam enseignent l’existence d’un Dieu créateur et d’une âme individuelle. La théorie d’anatta est très difficile à accepter. Même si toutes les religions ont le même fondement : moralité, générosité, altruisme, compassion, etc., l’essence de ces religions diffère. Dans l’enseignement du Buddha, nous ne dépendons que de nous-mêmes. Une fois que les instructions nous sont données, il nous revient de les mettre en pratique.

À la fin du premier sermon du Buddha (Dhammacakkappavattana sutta), seul Koṇḍañña atteint le stade de sotāpanna et élimina tout doute, les autres atteignirent ce stade successivement les jours suivants, Assaji en dernier lieu. Le 6ème jour, le Buddha prononça son deuxième discours, l’Anattalakkhaṇa sutta, au terme duquel tous devinrent arhat et éliminèrent toute forme d’impureté (orgueil, désir, doute, envie, somnolence, agitation, etc.). Il n’y pas d’âme permanente et ceux qui y croient l’imaginent réelle.

Si le Buddha a mis six ans pour atteindre l’illumination, c’est parce qu’il n’avait personne pour l’instruire et qu’il s’est engagé sur des voies erronées. Il a compris que sa pratique n’était pas équilibrée. Trop de luxe ou trop peu de confort sont tous deux néfastes au progrès spirituel. De nos jours aussi, les méditants se trompent : ils se mortifient plus que leur voisin et gonflent ainsi leur ego.

L’enseignement a été confirmé par 5 conciles, dont deux au Myanmar. Il s’est transmis de maître à disciple sans interruption depuis l’époque du Buddha. Ne perdez donc pas votre temps et écoutez bien les instructions.

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