Le début du mettā sutta

Les jours précédents, nous avons étudié le mettā bhāvanā, l’aspect pratique de mettā. Aujourd’hui, nous verrons le mettā sutta, le sutta sur l’amour bienveillant, qui est en même temps une autre façon de pratiquer mettā. Il est important d’appliquer ensuite cette pratique à la vie quotidienne afin d’être en harmonie avec soi-même et les autres. Les moines ne sont pas autorisés à chanter ce sutta de façon mélodieuse, mais les laïcs peuvent le faire.

Yassānubhāvato yakkhā, neva dassenti bhīsanaṃ ;
yamhi cevānuyuñjanto, rattindiva-matandito.
Sukhaṃ supati sutto ca, pāpaṃ kiñci na passati ;
evamādigunūpetaṃ, parittaṃ taṃ bhaṇāma he.

Ces deux premières strophes sont l’introduction et expliquent les bénéfices que nous sommes en droit d’en attendre de cette pratique. Les yakkhā sont des ogres, démons, esprits gardiens et toutes les formes d’esprits. J’ai expliqué hier l’incident à l’origine de ce sutta du Buddha.

Traduction des 3ème, 4ème et 5ème strophes :

karaṇīyamatthakusalena, yantasantaṃ padaṃ abhisamecca.
sakko ujū ca suhujū ca, suvaco cassa mudu anatimānī.
santussako ca subharo ca, appakicco ca sallahukavutti.
santindriyo ca nipako ca, appagabbho kulesvananugiddho.
na ca khuddamācare kiñci, yena viññū pare upavadeyyuṃ.
sukhinova khemino hontu, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

Le rayonnement de mettā commence à partir de sukhino vā etc. Avant cela, le Buddha énumère 15 qualités qu’il faut essayer d’introduire en soi avant de pratiquer mettā, afin d’être en paix. La première, sakko, signifie qu’il faut avoir confiance en soi et ne pas se dire que c’est trop difficile. Ujū et suhujū signifient (très) honnête et sincère, suvaco signifie obéissant, mudu, doux et anatimānī, qui ne se compare pas aux autres. Māna se traduit par orgueil mais signifie littéralement comparer.

Le texte concerne ceux qui veulent atteindre le but ultime, nibbāna, mais les autres peuvent aussi le pratiquer et en retireront des bénéfices en fonction de leur investissement et dans la mesure où ils réussiront à introduire en eux ces qualités.

Au cours d’une retraite, nous pratiquons les trois entraînements de la voie bouddhiste que sont sīla (les neuf préceptes), samādhi (mettā est une forme de pratique de la concentration, un ciel ennuagé ne permet pas de voir les étoiles) et paññā (la compréhension expérimentale qui procède de la pratique).

Page précédente