Le triple entraînement & questions et réponses

L’entraînement bouddhiste consiste en trois stades pour réaliser la pureté : la moralité, la concentration et la sagesse. Un vers du Buddha résume tout l’entraînement bouddhiste : « abstiens-toi du mal, fais ce qui est bien, purifie ton esprit. » Ces trois stades correspondent à trois niveaux de pollutions mentales à éliminer : ❶ les pollutions latentes (anusaya) qui ne sont pas manifestes dans les paroles ou les actes, ❷ celles qui procèdent des premières et viennent dans les pensées, les émotions et les ressentis lorsqu’un objet externe suscite leur apparition (pariyuṭṭhāna) et enfin ❸ celles qui sont violentes, hors contrôle et agressives (vītikkama). La moralité écarte temporairement ces pollutions, la concentration les tient à distance très longtemps, mais seule la sagesse ou la vision pénétrante de la méditation les déracine définitivement. Ces trois stades sont interdépendants et devraient être menés simultanément.

Les 5 préceptes pour les laïcs ne sont pas des commandements ou des promesses faites au Buddha, mais des idéaux préliminaires à une vie vertueuse, des engagements pour nous-mêmes à réitérer encore et encore. La vie morale est l’essence du bouddhisme. Une personne qui réalise les causes et les effets verra l’intérêt d’une vie morale. Voyant les plaisirs des sens excessifs comme un empêchement, elle pratiquera peut-être en outre le contrôle des sens.

Il y a quatre stades de sainteté : sotāpanna, sakadāgāmi, anāgāmi et arhat, ou les impuretés mentales sont progressivement éliminées.

Instruction pour la méditation.

Questions et réponses :

❶ Sagesse est la traduction de paññā qui est l’équivalent de vijjā et le contraire d’avijjā. Avec la concentration, il est possible de pénétrer la véritable nature des phénomènes et la séparation du corps et de l’esprit et l’impermanence de tous les phénomènes.

❷ Comment emporter l’attention de la méditation dans la vie quotidienne ? Il ne faut pas laisser l’esprit se distraire avec les nombreux objets de la vie quotidienne, maintenir une certaine attention pendant qu’on cuisine, qu’on conduit ou qu’on parle à quelqu’un. Certaines personnes aux pāramī développés peuvent pratiquer tout en cuisinant par exemple.

❸ L’atteinte des stades perdure-t-elle au-delà de cette vie ? L’attachement est la cause de la souffrance. Le pratiquant tente de la diminuer. Lorsque l’on note, on voit les phénomènes disparaître et on ne s’y attache pas. On ne peut plus rétrograder après l’atteinte du stade de sotāpanna et on reprendra tout au plus naissance 7 fois. Le sakadāgāmi n’a plus beaucoup d’attachement et ne revient qu’une fois. L’anāgāmi ne revient plus.

❹ Je pratique un peu chez moi et j’ai l’impression d’une grande densité à l’intérieur, je n’entends plus les bruits à l’extérieur et l’ego devient comme plus fort. Le ressenti est positif mais n’est-ce pas renforcer l’Ego ? Ce type de ressenti, lourdeur, tension, raideur, densité doit être noté tel qu’il est encore et encore. Si on pense « ceci est ma densité », c’est la pensée et l’Ego qui interfère. Si on voit que ça change, on ne peut trouver l’Ego.

Page précédente