Les 5 empêchements : désir avide et colère

Ariyāvāsa signifie séjour noble et renvoie au maintien de l’esprit dans un havre à l’abri des pollutions mentales ou des empêchements. Le méditant doit comprendre l’intérêt de surmonter les empêchements. Autrefois le Buddha rendit visite au pêcheur Ariya et lui demanda son nom. Il lui expliqua ensuite ce que signifiait ariya dans son ordre, qu’un être noble ne ferait jamais de mal à des êtres vivants et pratiquerait mettā. Ariya abandonna son métier de pêcheur.

Dans le sutta, le Buddha dit : « idha, bhikkhave, bhikkhu satārakkhena cetasā samannāgato hoti » (Les moines devraient être équipés d’une attention qui vise à mener la garde.) Il ne faudrait manquer aucun objet vu, entendu, senti, goûté, touché ou connu par l’esprit. Le moment d’attention suivant devrait succéder directement au précédent. Il faut aussi être attentif à chaque ressenti, posture, activité quotidienne, etc. Voici une devise de Mahasi Sayadaw : « note chaque apparition, sois spécialement attentif, toujours sur tes gardes ». Au plus l’attention sera forte, au plus la concentration le sera et la connaissance va progresser. Au début, l’esprit est difficile à contrôler et les empêchements sont nombreux.

❶ kāmacchanda : l’empêchement du désir avide. Des personnes ou des objets qui nous ravissent vont interférer pendant la méditation. C’est parce qu’ils ont fortement marqué l’esprit dans le passé. C’est comme une dette qui nous taraude tant qu’elle n’est pas remboursée. Une fois remboursée la dette, l’esprit est à l’aise. De la même façon, il faudra noter promptement « avidité », quand elle se manifeste. Si nous rencontrons quelqu’un en esprit, il faut noter « rencontrer », sans quoi il réapparaîtra de plus en plus jusqu’à nous obliger à déclarer forfait comme une entreprise criblée de dettes. Si l’attention est présente, ces pensées ne peuvent que disparaître. Quand la pratique sera devenue bonne, des sensations subtiles pourraient susciter de l’avidité, une envie de raconter nos expériences. Si elles ne sont pas notées, elles pourraient empêcher l’émergence des connaissances vipassanā.

❷ byāpāda : cet empêchement apparaît quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons et ressentons insatisfaction, déception et colère. Comme une maladie, il nécessite un traitement immédiat. Il ne faut pas traîner avec des maux de tête. Devise de Mahasi Sayadaw : « colère et mécontentement sont un type de maladie, éliminez-les et débarrassez-vous en ». Un malade perd l’appétit. Tout devient amer à son goût. Il rejette les amis qui tentent de l’aider. Si le mal n’est pas traité, il peut conduire à la mort.

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