Les 7 bojjhaṅga guérissent les maladies, les trois ressentis & stance d’Assaji

Les êtres doivent endurer les souffrances du saṃsāra en raison de l’avidité et l’ignorance, mais en réalisant les 7 bojjhaṅga, ils atteignent nibbāna et se libèrent du vieillissement, de la maladie et de la mort. C’est comme un médicament très puissant. Les vénérables Kassapa et Moggallāna, ainsi que le Buddha lui-même, écoutent le sutta, se réjouissent et sont immédiatement libérés de leur maladie. Leur mal est éradiqué pour toujours, comme magga élimine définitivement les kilesā. Mais ces bojjhaṅga avaient été cultivés de façon continue précédemment. Alors qu’ils écoutaient le discours, ces vénérables observaient les apparitions et disparitions des phénomènes. Lorsque l’on donne un médicament, les bons micro-organismes surpassent en nombre les mauvais, et la maladie est vaincue. Ici aussi, les rūpa propres et purs générés par les bojjhaṅga surpassent en nombre les mauvais, le sang devient propre et la maladie est guérie.

Les bojjhaṅga seront plus puissants s’ils sont développés après avoir écouté un discours. Nous devrions toujours écouter les enseignements avec soin et respect, qui que soit l’orateur, même un novice ou une femme, et éviter d’adopter une attitude irrévérencieuse en pensant : « cette personne ne peut rien m’apprendre de neuf ». Aucun de nous n’est encore parfaitement réalisé.

Le bénéfice de la guérison des maladies reste somme toute insignifiant en regard de la compréhension de la véritable nature des phénomènes et de l’atteinte du nibbāna, l’extinction de toutes les pollutions mentales. C’est le but véritable.

Les yogis pratiquent mais il n’est pas facile de se débarrasser de l’attachement au soi. Ils observent tous les ressentis, y compris désagréables. Ils voient qu’ils apparaissent et disparaissent et donc l’oppriment constamment, qu’il ne peut s’agir du soi. S’ils disparaissent ce n’est pas dû à son souhait mais aux conditions, soit la concentration.

Arrivé au stade d’udayabbayañāṇa, ses ressentis ne sont plus qu’agréables, il est très joyeux. Mais il ne peut maintenir cet état très longtemps, en dépit de ses souhaits. C’est anatta. Lorsque les ressentis sont agréables, les désagréables ne se manifestent pas et vice versa. Parfois, les ressentis neutres comme ceux du soulèvement et de l’abaissement son prédominants, et les deux autres types de ressentis ne se manifestent pas.

Autrefois, Sāriputta s’appelait Upatissa. Alors qu’il assistait à un festival, il fut subitement effaré à l’idée qu’il lui faudrait un jour mourir et se mit en quête d’un moyen d’y échapper. Avec son compagnon Kolita, il se rendit auprès de Sañjaya, mais son enseignement ne le satisfît. Un jour il rencontra Assaji, le plus jeune du groupe des cinq compagnons du Buddha, qui formula alors ce résumé de l’enseignement : « Il y a ces dhamma, cette vérité de la souffrance, apparus en vertu de certaines causes. Le Parfait a expliqué ces causes. Il y a aussi le nibbāna où cessent toutes ces causes. » Upatissa devînt sotāpanna. En d’autres termes, il n’y a pas d’ego mais seulement la vérité de la souffrance, le processus continuel d’apparitions et de disparitions de la matière et de l’esprit. Voir, entendre, goûter, etc., c’est la souffrance.

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