Les bénédictions de sotāpatti magga (suite)

L’atteinte du stade de sotāpanna apporte encore les bénédictions suivantes :

❹ les 7 trésors : saddhā, sīla, hiri, ottappa, suta, cāga et paññā. Les posséder, ne fût-ce qu’à un faible degré, nous rend riches, même si nous sommes pauvres matériellement.

Autrefois, Suppabuddha, pauvre lépreux à Rājagaha, affligé par la souffrance et rejeté des gens qui craignaient la contagion, hurlait la nuit et réveillait totalement les gens. Il avait, dans une précédente vie, traité de lépreux le paccekabuddha Tagarasikhī. Alors que le Buddha délivrait un enseignement, il se trouva dans l’assemblée par hasard, croyant qu’il y avait distribution de nourriture. Le Buddha le vit assis au fond et sut qu’il deviendrait sotāpanna, ayant une forte foi en raison de ses souffrances et le sentiment d’urgence (saṃvega). Il adapta son discours pour lui. Il avait beaucoup de pāramī. Le dieu Sakka voulut le tester et lui demanda de renier le Buddha en échange de la santé et de la richesse. Il refusa en disant qu’il était désormais riche des 7 trésors. Mille Sakka ne pourraient détourner ceux qui ont vu le Dhamma et la voie remarqua le Buddha. Il fut ensuite encorné par une vache et repris naissance comme deva. Ce n’est pas tragique, car il échappa ainsi à la lèpre.

Comment a-t-il pu reprendre naissance comme deva puisque la réalisation de magga n’y mène pas et que sa condition de lépreux ne lui a par ailleurs pas permis d’accumuler du bon kamma. Ce ne peut être dû qu’au bon kamma de la pratique de vipassanā, laquelle peut y mener même si nous n’avons accompli aucun autre acte méritoire.

Bref un renonçant en haillons possède quatre choses (une foi inébranlable en le Buddha, le Dhamma et le Sangha et un pur sīla) dont la souveraineté sur les quatre continents du cakkavattin n’égale pas même le seizième du seizième, car il reste susceptible de renaître dans un état de misère.

❺ l’abandon de l’octuple sentier erroné, notamment l’attention fausse (micchā sati). Selon le commentaire il s’agit ici, dans le cadre de l’enseignement des sutta, du souvenir d’actes néfastes. En réalité, l’attention est toujours salutaire selon l’Abhidhamma et, stricto sensu, elle ne peut être mauvaise. La concentration erronée, c’est par exemple le pécheur qui se concentre pour attraper un poisson. La concentration juste peut éradiquer l’erronée.

❻ la destruction de toute inimitié et danger, la haine qui mène aux actions cruelles comme tuer ou voler.

❼ la qualité de fils ou de fille de la poitrine du Buddha. Même si on se dit fils du Buddha, on ne le devient réellement qu’au stade de sotāpanna.

Il y a encore beaucoup de bénédictions, notamment le fait qu’il ne nous est plus nécessaire de nous tourner vers d’autres car nous avons réalisé la voie par nous-même ; ou encore une renaissance dans une bonne famille ou parmi les devā nous évitant beaucoup de souffrances.  Une fois sotāpanna, la souffrance va diminuer de plus en plus. Nous ne reprendrons naissance que 7 fois encore au maximum.

Page précédente