Les bénédictions de sotāpatti magga

Les bénédictions qui découlent de l’atteinte du stade de sotāpanna sont décrites dans le Visuddhimagga :

❶ L’éradication de pollutions mentales jamais éradiquées auparavant. Pendant la pratique de vipassanā, le yogi abandonne aussi ces pollutions, mais il le fait en substituant des états mentaux positifs aux pollutions mentales. Ce n’est pas définitif. Il existe deux types de pollutions mentales : ① celles qui apparaissent lorsqu’on expérimente un bel objet et qu’on y investit des pollutions mentales, le désir, l’attachement, etc. On dit que celles-ci sont latentes dans l’objet (ārammaṇānusaya) Ce type de pollution peut être abandonné par vipassanā. ② Mais les pollutions latentes dans le continuum mental (santāna anusaya) ne sont éradiquées complètement que par magga. Au stade de sotāpatti magga, il s’agit de sakkāya-diṭṭhi, vicikicchā et sīlabbata-parāmāsa. Elles peuvent être aussi abandonnés provisoirement par vipassanā, mais pas définitivement.

❷ L’assèchement de l’océan de souffrance du saṃsāra, la ronde sans fin des renaissances qui nous oblige à reprendre naissance comme animal, en enfer, etc. Même si nous renaissons comme humain, nous sommes soumis à la souffrance, la maladie et la mort, et même l’existence des devā n’est pas dénuée de souffrance. Selon le Buddha, on ne peut connaître le commencement de cette souffrance, mais elle peut prendre fin. Le sotāpanna reprend naissance tout au plus 7 fois.

❸ La fermeture définitive des portes vers les états de misère : enfers, animaux, esprits affamés ou asura, dans la mesure où le sotāpanna est incapable d’accomplir des actes susceptibles de l’y entraîner. Le potentiel du kamma résiduel de ses mauvaises actions passées est par ailleurs amoindri et ne pourra plus porter à conséquence au-delà de la vie présente. Il est devenu inopérant ou trop faible par la puissance de magga.

 ❹ La possession de sept nobles trésors qui, à la différence des trésors mondains, ne nous seront jamais retirés :  ① saddhā, la foi inébranlable, qui ne vacillera pas même face à la mort. Le sotāpanna ne changera plus de religion même dans les vies futures. ② les préceptes, observés plus purement que ceux du puthujjana, lui valent les louanges des êtres nobles ③ la honte (hiri) par rapport aux actes mauvais et ④ la crainte de leurs conséquences (ottappa) sont aussi plus fortes que chez les puthujjana ⑤ la connaissance (suta) à la fois théorique et enracinée dans la pratique ⑥ la générosité (cāga) très forte chez les sotāpanna qui ont éradiqué l’avarice et l’envie selon le Visuddhimagga. On dit que l’on peut tester si quelqu’un est sotāpanna en lui demandant de donner quelque chose, mais ce n’est pas toujours une preuve comme l’illustre l’histoire de l’arhat Uppalavaṇṇā à qui un moine avait demandé de donner sa robe inférieure et qui refusa en disant que c’était sa seule robe. Finalement elle en donna une par ses pouvoirs magiques. ⑦ paññā, la sagesse, l’équivalent de sammā diṭṭhi, premier facteur du noble octuple sentier grâce auquel les trois pollutions mentales sont éliminées.

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