Les bénéfices de la pratique

Comprendre les bénéfices, nous donnera le courage de pratiquer avec diligence. Sept bénéfices sont énumérés au début du Mahāsatipaṭṭhāna sutta :

❶ la purification des êtres. Nous observons du matin au soir et réalisons que notre esprit est constamment souillé : avidité, colère, ignorance, orgueil, égoïsme, etc.) Un esprit impur n’est ni clair, ni paisible, même si l’essence de l’esprit est pure. Il faut se maintenir sur le mouvement de l’abdomen et l’observer avec précision. Si nous ne déployons pas l’effort ardent (ātāpa), nous ne parviendrons pas à percuter l’objet, car l’esprit est très rapide et difficile à contrôler. Mais une note précise débarrasse l’esprit de la tristesse, de l’inquiétude, etc. et le rend clair. Une observation continue rend l’esprit plus clair et paisible encore.

Voir le mouvement tel qu’il est, c’est voir sa nature insatisfaisante, impermanente et impersonnelle, ce que nous ne voyons pas ordinairement. Cette sagesse ou connaissance est un autre bénéfice de la pratique. Les instructions sont de maintenir le dos droit, d’adopter une posture confortable, pas rigide, de ne respirer ni trop fort pour ne pas se fatiguer ni trop faiblement pour ne pas tomber dans la paresse. Respirer naturellement mais avec application, éventuellement en forçant légèrement pour bien percevoir le mouvement jusqu’au nombril.

❷ & ❸ la victoire sur le chagrin et les lamentations, rendus inévitables par notre attachement aux proches. Au plus nous pratiquerons, au plus nous nous en libérerons, comme cette jeune femme du temps du Bouddha qui courrait nue sans s’en rendre compte, folle de chagrin à la perte de son mari et de ses deux fils. Le Buddha lui dit d’être attentive, ce qu’elle parvînt à faire grâce à ses pāramī. La tristesse est une forme de colère et nous empêche d’être en paix et de pratiquer l’attention.

❹ & ❺ la fin de la souffrance physique (maux de tête, tensions, etc.) et mentale (dépression, inquiétude, etc.). Lorsque les douleurs se manifestent, il faut les noter, sans quoi nous ne pourrons les comprendre. Un esprit non éveillé est très sensible et incapable de rester patient face à la douleur. Au début de la pratique, il ne faut pas abandonner ou bouger, ainsi, nous expérimenterons d’autres ressentis, agréables, qu’il faudra aussi noter sans interruption, jusqu’à parvenir aux ressentis neutres. Lorsque, les observant précisément, nous verrons disparaitre les ressentis tant physiques que mentaux, nous comprendrons ce bénéfice dont parle le Buddha.

❻ & ❼ l’atteinte du noble chemin et la réalisation du fruit, qui nous libérera du cycle incessant des naissances, y compris dans les plans inférieurs. C’est surtout cela que signifie libération, les vraies souffrances étant la naissance, la vieillesse et la mort. Un esprit pur peut franchir les différentes étapes de vipassanā et atteindre magga, puis les autres stades de sainteté jusqu’à la paix éternelle.

Vipassanā signifie, noter tous les objets aux six portes des sens, mais au début ce n’est pas possible, on essaie de renforcer l’énergie mentale et il est plus facile de se limiter à l’objet primaire.

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