Les bénéfices de la pratique

Le but de satipaṭṭhāna vipassanā est de nous faire comprendre les phénomènes physiques et mentaux tels qu’ils sont réellement. Sati, c’est l’attention, paṭṭhāna signifie aller à l’objet, s’y fixer et le pénétrer. L’attention se maintient de façon continue et recouvre l’objet entièrement du début à la fin. Elle n’est pas superficielle.

Au début du mahāsatipaṭṭhāna sutta, le Buddha énumère sept bénéfices certains de cette pratique.

❶ La purification de l’esprit. Le courant de conscience des êtres ordinaires est constamment pollué par les kilesa qui entrent par les six portes des sens, oppressent l’esprit et causent beaucoup de souffrances. Si un objet plaisant ou déplaisant pénètre par l’œil par exemple, sans que son apparition soit notée, le désir ou la colère risquent d’apparaître.

❷ & ❸ La victoire sur le chagrin et les lamentations. Les êtres ordinaires sont excessivement attachés à leurs proches ou à leurs biens. Ils sont anxieux puis se lamentent quand ils sont perdus.

❹ & ❺ La disparition de la souffrance physique et mentale. En raison du corps, nous devrons endurer toutes sortes de souffrances et de maladies. Notre esprit aussi éprouve la déception, le chagrin ou la frustration si ses désirs ne sont pas exaucés.

❻ La réalisation du chemin et du fruit. Satipaṭṭhāna permet de développer les différents niveaux de connaissance vipassanā.

❼ La réalisation de nibbāna, le plus important bénéfice, peut être réalisé dans cette vie même par tous ceux qui pratiquent assidûment satipaṭṭhāna nous assure le Buddha.

Concernant le premier bénéfice, tout le monde souhaite un esprit clair, serein et libre de soucis. Quand l’esprit est attentif un instant, il est en paix un instant. S’il l’est 10 minutes, il sera en paix dix minutes, et ainsi de suite. L’attention seule ne suffit pas, il faut aussi l’effort ardent (ātāpa), qui pourra permettre un sati fort, lequel à son tour permettra un samādhi fort susceptible de faire émerger la compréhension en profondeur de l’esprit et de la matière (sampajāna).

Le commentaire énumère d’autres bénéfices encore, comme la sérénité au moment de la mort. Les douleurs insupportables aux yeux de personnes ordinaires pourront être observées sans détresse ou lamentations. Un méditant pourra aussi faire face aux vicissitudes de la vie sans gémir. Il trouvera sérénité et bonheur dans la vie grâce à la connaissance intuitive gagnée au cours de la pratique et à la puissance de sa concentration.

Une telle personne dit-on peut aussi connaître l’heure de sa mort. Les personnes ordinaires ont des contractions musculaires et les yeux révulsés au moment de mourir. Leur cadavre devient raide deux ou trois heures après le décès, dégage une puanteur après deux ou trois jours, gonfle et se couvre de taches brunes. Un liquide nauséabond sort des yeux et des oreilles. Le cadavre d’un bon pratiquant ne se rigidifie toujours pas après un mois et ne dégage pas d’odeur. Ceci est secondaire mais montre que la méditation peut exercer une influence sur le corps. Il y a eu des cas extraordinaires.

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