Les cinq agrégats d’attachement

En pratiquant de façon continue et méticuleuse, nous pouvons développer la connaissance de la vision pénétrante. Les cinq agrégats sont les phénomènes physiques et mentaux présents chez tous les êtres. On s’y attache nécessairement par le désir ou par les vues fausses lorsqu’on ne médite pas. Lorsque l’attachement n’est pas présent cependant, on peut développer la connaissance.

Les cinq agrégats sont présents lorsque l’on voit, entend, sent, goûte, touche ou pense. Ils sont présents lorsque l’on s’abaisse, s’étire, marche ou bouge. L’attachement à ceux-ci s’est développé faute de les avoir observés correctement dans le passé. L’action de s’abaisser ou de s’étirer se réduit en réalité à l’idée de s’abaisser (la conscience), au ressenti agréable, désagréable ou neutre (le ressenti), à la reconnaissance de ce mouvement comme étant l’abaissement ou l’étirement (la perception), à l’impression que quelque chose nous pousse (activités volitionnelles) et enfin aux propriétés matérielles, soit le mouvement lui-même (la matérialité). Si nous ne méditons pas, nous pensons : « c’est moi qui m’abaisse ou m’étire ». Même les moines qui ont étudié l’Abhidhamma penseront ainsi s’ils ne pratiquent pas. On pense que ce même « je » a existé dans le passé et existera dans le futur. C’est la perception erronée (nicca saññā). On pense la même chose pour ce corps et on s’y attache, sans voir qu’il se dissout à chaque instant.

Après la méditation, on bouge et on se réjouit de voir disparaître les raideurs. Les danseurs prennent plaisir à effectuer toutes sortes de mouvements. Nous aimons faire des gestes avec nos mains. Ce qui est permanent nous rend heureux.

En réalité, lorsque l’on voit quelque chose, il n’y a que des phénomènes matériels (la sensibilité de l’œil et l’objet visuel) et mentaux (la conscience, la perception, le ressenti et les activités volitionnelles). Mais l’attachement va nous pousser à nous rendre à des spectacles, etc. Si nous pensons par contre que la vision n’amène pas le bonheur, nous ne serons pas incités à rechercher les contacts visuels.

Les gens s’attachent à l’idée que c’est le « je » qui entend, sent, goûte, touche et pense. Les 5 agrégats sont ce qui se manifeste lorsqu’il y a contact sensoriel par l’une des six portes. Il faut observer pour développer cette connaissance profonde. Pratiquer les quatre postures est difficile. Il faut faire preuve de beaucoup d’assiduité.

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