Les cinq critères d’une bonne pratique

Il y a quatre caractéristiques ou modes du développement de la sagesse et de la force mentale :

  • Cirakālabhāvanā : au plus longtemps on pratique, au mieux. Sept jours ne suffisent pas : après quelques jours, on commence seulement à se rendre compte que l’esprit est conditionné. On commence à voir les objets apparaître et disparaître, ils apparaissent de plus en plus clairement.
  • Nirantarabhāvanā. Pratiquer sans interruption. Il faut saisir l’objet, l’expérimenter et l’étiqueter. Après quelques jours, nous serons capables de rester sur l’objet sans discontinuer. Mais si l’attention est interrompue par des pensées, nous ne pourrons pas expérimenter l’objet et le comprendre. L’esprit vagabondera inévitablement car c’est sa nature et il a pu le faire depuis des temps immémoriaux, mais toute énergie doit être contrôlée pour être productive.
  • Anavasesabhāvanā. Pratiquer de façon complète. Cela peut recouvrir plusieurs sens : il faut tenir son engagement à ne pas oublier l’objet, à ne pas bouger pendant toute l’heure dans l’intention de voir les choses telles qu’elles sont, à pratiquer les 7 heures d’assise et de marche du programme sans exception. Tout cela dépend de notre détermination. Ici, l’encadrement n’est pas aussi sévère qu’à Panditarama où il y a des surveillants. Pratiquer de façon complète peut aussi signifier pratiquer jusqu’au premier stade de l’éveil. Bien sûr il y a des obstacles, mais il faut les voir comme des tests de notre détermination, comme le Buddha face à Māra le soir de son illumination.
  • Sakkaccabhāvanā. Pratiquer respectueusement, en connaissant la valeur et les bénéfices de la pratique. Si nous comprenons comment fonctionnent le corps et l’esprit, nous pourrons utiliser cette connaissance dans la vie quotidienne. De nos jours il y a beaucoup de dépressions, de suicides, etc. C’est dû à la non-compréhension du corps et de l’esprit. Il sera difficile de progresser avec une méditation superficielle, sans soin pour la pratique.
  • Abhiratibhāvanā. Se réjouir dans la pratique. Il faut venir avec un esprit positif, convaincus de pouvoir expérimenter la paix et le bonheur et comprendre les choses clairement. Nous développerons ainsi la confiance.

En développant ces caractéristiques, nous renforceront notre esprit. Les anciens ne pratiqueraient pas tant s’ils n’en retiraient pas de la joie. Nous avons l’habitude de laver nos vêtements, mais pas l’esprit. Pourtant celui-ci se salit beaucoup plus vite : l’avidité, la haine, la colère, l’ignorance, la somnolence, etc. le salissent constamment. Ces pollutions mentales sont absentes lorsque nous expérimentons réellement le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen. Le matin, l’esprit sera très sale, mais nous travaillons toute la journée et le soir il sera plus pur. Un esprit clair et propre est facile à développer, il lui est facile d’acquérir les cinq forces mentales : confiance, attention, énergie ou effort, concentration et compréhension qui mène à la libération du saṃsāra. Le principal est de comprendre que les phénomènes apparaissent et disparaissent tout le temps. Il est difficile de se comprendre soi-même de façon pénétrante.

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