Les cinq développements

Le facteur le plus important pour parvenir à observer les phénomènes physiques et mentaux tels qu’ils sont, c’est sati, facteur que nous connaissons bien désormais.

Il y a cinq facteurs à développer pour que la pratique progresse:

  • Cirakālabhāvanā : Il faut pratiquer le plus longtemps possible, ainsi, nous ferons beaucoup d’expériences, notre compréhension de la réalité va se développer. Nous apprenons pour pouvoir vivre ensuite harmonieusement dans la vie quotidienne, être capables de se montrer patients et tolérants.
  • Nirantarabhāvanā : ‘nir’ signifie « sans » et ‘antara’ « interruption ». Il faut une pratique continue pour construire la concentration. La concentration momentanée se manifeste d’instant en instant, il faut la renforcer à la manière d’une corde qui est renforcée par chaque fil qui la compose. Il faut éviter de laisser refroidir la pratique, comme un sportif qui s’entraîne tous les jours sous peine de décliner. La concentration et l’attention déclinent en l’absence de l’effort, mais la sagesse qui procède de l’expérience se maintient en revanche très longtemps. Mais il faudra pratiquer souvent afin qu’elle nous imprègne plus profondément.
  • Anavasesabhāvanā : Il ne faut pas abandonner avant d’avoir atteint le but, soit le premier stade de sainteté. Nous devons faire cet effort par nous-mêmes, personne ne le fera pour nous. Nous ne pouvons qu’accepter le kamma passé et soigner notre kamma physique, verbal et mental pour le futur, jusqu’à l’atteinte du but.
  • Sakkaccabhāvanā : Il faut respecter avant tout sa propre pratique mais aussi celle des autres, ainsi que le Buddha, le Dhamma et le Sangha. Il faut agir lentement et soigneusement. Éviter une pratique superficielle. Au plus nous visons des bénéfices élevés, au plus nous devons témoigner de respect.

Abhiratibhāvanā : Nous devons apprécier et aimer la méditation. Au plus on fournit d’efforts, au plus la paix s’installe et au plus on se sent heureux. Au début, il y a beaucoup de douleurs et il faut fournir beaucoup d’efforts. Ce sera le cas tant que l’objet et l’esprit ne seront pas synchronisés. Ce sont les pollutions mentales (kilesā) qui l’empêchent, mais celles-ci sont absentes à chaque note mentale. Depuis toujours, ce corps est douloureux. Même la nuit, nous changeons de posture pour éviter la douleur. En méditation, on ne s’en inquiète pas trop, on évite de bouger et on cherche à surmonter la douleur en comprenant sa nature réelle, impermanente. Lorsque les kilesā ne se manifestent plus, la joie leur succède. Les yogis expérimentés n’aiment pas manquer leur méditation quotidienne, car c’est devenu une façon pour eux de recharger leurs batteries. Il faut éviter de penser que les douleurs seront là toute la journée, ce qui est une forme d’attachement, où on les produit en pensée, on les fossilise.

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