Les cinq empêchements et les douleurs

  • Abbhijjā ou kāmacchanda, le désir sensuel, le premier des cinq empêchements ( a), est comparé dans les textes à une dette. Nous entretenons les désirs qui s’imposent à nous. Avant le désir, il y a un contact sensoriel dont nous n’avons pas conscience. Si nous parvenons à noter la vision par exemple, nous ne serons pas emportés par les empêchements comme le désir ou la colère, mais si l’empêchement est déjà apparu, il faut le noter et il disparaîtra.
  • Byāpāda, la colère ou la malveillance, est comparé à une maladie qui nous rend sans volonté et sans énergie. Une personne en colère repousse l’objet qui lui est présenté.
  • Thīna middha, la paresse et la torpeur, rendent l’esprit terne, il se rétracte, se refuse à toute action d’abord puis s’endort. Ces facteurs sont comparés à une prison, privant celui qui s’y trouve des festivités au dehors. Il y a sept façons successives de les surmonter: ① noter la somnolence ② réciter un texte ③ se tordre les oreilles pour faire affluer le sang à la tête ④ regarder la lumière ⑤ se laver le visage ⑥ pratiquer la marche ⑦ dormir. Il est important de surmonter cet empêchement très courant, et d’avoir la volonté d’y parvenir.
  • Uddhacca kukkucca, l’agitation et le remord, nous séparent d’abord de l’objet puis éparpillent l’esprit. Le remord pour un mal accompli ou un bien non accompli n’apporte aucun bénéfice, rend notre esprit malheureux et donc malsain. Les deux facteurs sont comparés à un esclave devant obéir à son maître. Il faut les noter et ils disparaîtront.
  • Vicikkichā, le doute, nous rend incapables de décider. Il est comparé à un riche marchand sur une route infestée de voleurs qui hésite entre deux routes. On confond parfois à tort le doute pour l’intelligence ou la sagesse. Il nous faut reconnaître cet esprit incertain.
  • Comme pour les fléchettes, l’esprit a besoin de l’effort et de la capacité à viser pour rester sur l’objet et ainsi occuper une place qui ne pourra être prise par les empêchements. La capacité à viser l’objet rend l’effort ni trop faible ou trop tardif sur l’objet, ni trop fort ou trop précoce sur celui-ci. L’effort doit être ardent. Ces deux qualités assureront automatiquement la présence de l’attention.
  • Samatha favorise, dit-on, une méditation agréable, mais en réalité nous expérimentons dans la vie quotidienne les douleurs de vipassanā qui sont alors masquées par les changements de posture. Si l’on veut développer la concentration toutefois, il nous faudra rester immobiles et développer la patience. Si la concentration et l’attention sont fortes, comme une armée face à un ennemi plus faible, nous pouvons attaquer l’objet douloureux et le surmonter. Il ne faut pas avoir peur de la douleur. Si nous somme moins forts cependant, nous pouvons, comme dans une guérilla, revenir régulièrement à l’objet primaire pour accumuler des forces, et si la douleur est intenable, nous pouvons battre en retraite en bon ordre, en notant le désir de bouger et tous les mouvements.

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