Les quatre disciplines morales purificatrices

Les quatre composantes de la moralité (catupārisuddhisīla) selon le visuddhimagga sont :

  • pātimokkhasaṃvara sīla. Les 227 règles du moine.
  • indriyasaṃvara sīla. Le contrôle des six sens.
  • ājivapārisuddhi sīla. L’acquisition juste des moyens d’existence.
  • paccayasannissita sīla. L’utilisation juste des moyens d’existence.

À l’époque du Buddha, la plupart des yogis étaient des moines mais, aujourd’hui, comment les laïcs doivent-ils appliquer ces pratiques.

❶ En retraite, les yogis observent temporairement huit ou neuf préceptes. Cinq préceptes est le minimum mais, quel que soit le nombre de préceptes que l’on entreprend d’observer, ils fournissent une bonne base pour la purification de l’esprit. Des préceptes tels que ne pas tuer, voler, se méconduire sexuellement, mentir, tenir des paroles dures, frivoles ou médisantes représentent la partie restrictive de la moralité, mais il existe aussi une moralité qui consiste à entreprendre des actions positives (sammā ājivena jīvikaṃ)

❷ Le contrôle des sens est très important pendant la pratique. Il faut éviter de regarder de ci de là. Il faut contrôler les cinq sens physiques et la faculté mentale.

❸ Les moines doivent acquérir les quatre nécessités de l’existence de façon convenable. Ils ne doivent pas le faire par exemple en échange de prédictions ou de guérisons. Les laïcs quant à eux devraient exercer un métier honnête et éviter en particulier le commerce des armes, des drogues, de l’alcool, de la chair (qui implique de tuer des animaux), des êtres humains (les esclaves au sens très large), des poisons.

❹ Les moines doivent user des quatre nécessités (robes, nourriture, logement et médicaments) après réflexion sur la façon correcte de s’en servir. La vie du laïc est différente. Après des études, il obtient un diplôme et gagne sa vie par ses propres moyens. Il use alors de l’argent gagné à sa guise. Les moines en revanche ont coupé les liens familiaux et dépendent des laïcs. Dans le theravāda, ils n’ont pas le droit de travailler. Dans le mahāyāna, ils peuvent parfois posséder une entreprise ou avoir une famille. Lorsqu’ils reçoivent un don, il leur faut soit réfléchir à la finalité du bien, soit rayonner mettā à l’intention de leur bienfaiteur.

Le sens de la méditation, c’est la purification de nos vies. Le Buddha a déclaré que l’esprit est puissant mais sali par ce qui pénètre les organes des sens. Les pollutions mentales s’accumulent depuis notre plus jeune âge. Les enfants et adolescents n’en ont pas encore beaucoup mais, peu à peu, elles s’accumulent et deviennent difficile à gérer. Il y a trois niveaux : j vītikkama kilesa, les pollutions mentales transgressives contrées par sīla, le comportement physique et verbal ; k pariyuṭṭhāna kilesa : même avec des paroles et des actes purifiés, l’esprit peut rester pollué ou submergé par les émotions. Il faut les réduire pas à pas avec la concentration sur la respiration ou l’amour bienveillant par exemple. l anusaya kilesa : il y a dix kilesa, dont la colère, l’envie, la jalousie, l’avidité, etc. Seul vipassanā permet de déraciner ces pollutions mentales.

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