Les quatre éléments

Aujourd’hui, je poursuis l’exposé la façon d’observer les quatre éléments comme le Buddha l’a exposé au novice Rahula. Nous les avons tous expérimentés dans la pratique.

  • La terre (paṭhavī dhātu) est ressentie comme douceur ou dureté.
  • L’eau (āpo dhātu) peut-être interne ou externe. Sans que nous le recherchions, nous pouvons soudain remarquer de la salive dans la bouche ou des larmes dues à la joie ou à une douleur extrême, ou de la transpiration, ou encore la fluidité lorsque nous buvons du jus. Nous notons ces phénomènes lorsqu’ils nous apparaissent très clairement. Le mot n’est pas important, mais il est important d’expérimenter ainsi la véritable nature. Par inférence, au saura aussi comment se comporte l’élément eau externe (chez les autres). Il n’y a pas d’ego mais seulement l’élément eau, c’est la vue juste (sammādiṭṭhi).
  • Le feu (tejo dhātu). Nous observons sans interruption le soulèvement au niveau du nombril (si l’attention est moins forte, nous le ressentirons au niveau de la poitrine) et nous pourrions ressentir une chaleur inhabituelle. Cela peut nous permettre d’endurer le froid. Dans les pays chauds et en l’absence de ventilateur, si nous notons attentivement, la transpiration apparaîtra apportant la fraîcheur et éliminant les impuretés du corps. Nous pourrons supporter aussi des sensations de brûlure dans les genoux, l’estomac ou la poitrine. En buvant du thé, nous pourrions expérimenter à la fois l’eau et le feu si nous sommes très attentifs. Selon le commentaire, il y a quatre types de feu : jla chaleur normale du corps (santāpana), k la fièvre (dahana) l le feu du vieillissement (jīraṇa) m le feu digestif (paccakā). En fonction du kamma, certains pourront digérer facilement et d’autres pas.
  • L’air (vayo dhātu). À terme, on pourra le ressentir dans de minuscules parties du corps, sous forme par exemple de petits tremblements. Parfois, l’air monte et incite le nez à couler. On expérimente l’eau et l’air en même temps. Il y a six sortes d’air : ascendant, descendant (on peut en faire l’expérience aux toilettes), dans les membres, dans l’abdomen, dans les boyaux et l’inspir et l’expir.

Si nous ne méditons pas, il est difficile de comprendre ces éléments. Depuis toujours, on les voit comme nôtres, on dit, « ceci est un homme, une femme », etc. En réalisant qu’il n’y a que des éléments dépourvus de soi, on acquiert la foi dans l’enseignement du Buddha. Le Buddha a dit à Rahula que lorsque le yogi voyait les éléments, il dépassait les entraves (saṃyojana) et se libérait du cycle des renaissances. Ainsi, quand les yogis sont attentifs, le désir sensuel apparaît moins.

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