Les quatre méditations protectrices

La 1re méditation protectrice consiste à se souvenir des qualités du Buddha, buddhānussati; la 2e est la méditation sur l’amour bienveillant, mettā bhāvanā; la 3e est la contemplation des 32 parties du corps sous leur aspect répugnant, asubha bhāvanā; et la 4e est le souvenir du caractère inéluctable de la mort, maraṇasati.

Buddhānussati est très bénéfique, surtout pour vaincre la peur qui peut surgir pendant la méditation. La 1re qualité du Buddha est qu’il est « Buddha »; ce terme désigne l’éveillé, mais aussi celui qui éveille les autres. Cette méditation peut se pratiquer en récitant simplement le mot « éveillé », « éveillé », pendant plusieurs minutes, ou le mot pali « buddha », « buddha », ….

La 2e méditation protectrice est la méditation sur l’amour bienveillant, mettā bhāvanā. On traduit mettā par amour. Il y a 2 sortes d’amour, l’amour ordinaire et mettā, l’amour totalement pur et désintéressé ou encore l’amour altruiste. Mettā, est le contraire de dosa, la colère. On parle aussi de la non-haine. Dosa, la colère, est un état d’esprit décrit comme très sec, brûlant ; alors que mettā, l’amour bienveillant c’est une qualité d’humidité, de cohésion. Mettā va assurer la cohésion entre les êtres. Quelle est la cause pour mettā ? C’est de voir les qualités des autres. C’est donc de les regarder sous leur aspect positif. Mettā peut se pratiquer de diverses manières: de façon générale, on envoie des pensées positives à soi-même et à la totalité des êtres vivants. On souhaite à tous les êtres d’être libres du danger, et de pouvoir tous être heureux et en paix. Il faut essayer de faire surgir de son cœur ce sentiment d’amabilité et de bienveillance à l’égard de tous les êtres.

La 3e méditation protectrice, c’est asubha bhāvanā, la méditation sur l’aspect répugnant du corps. Dans l’Abhidhamma, on décrit le corps comme étant constitué de 32 parties. On peut se contenter de méditer sur les 5 parties suivantes: les cheveux, les poils, les ongles, les dents et la peau. Quand on les envisage séparées du corps, elles ne présentent aucun attrait. On peut penser à des situations concrètes où ces parties du corps apparaissent clairement sous leur aspect répugnant. Pour pratiquer cette méditation, il suffit de s’asseoir et de visualiser ces 5 parties du corps.

La 4e méditation protectrice, c’est maraṇasati, le souvenir de la mort; la mort est certaine, la maladie est certaine, elles peuvent surgir à n’importe quel moment. Pratiquement, il suffit de répéter pendant quelques minutes: « La mort est certaine. Je mourrai un jour. Ma vie se terminera par la mort. La mort est inévitable. »

Ces quatre méditations protègent le méditant au cours d’une retraite en l’aidant à faire face à aux situations difficiles qui peuvent se présenter.

Elles peuvent se pratiquer soit le matin, soit au début de chaque méditation assise pendant quelques minutes.