Les quatre méditations protectrices

Quand l’effort et la concentration ne sont pas en équilibre, l’agitation, l’ennui, la paresse, etc. vont apparaître. Quatre pratiques peuvent aider le méditant à surmonter ces empêchements :

❶ Buddhānussati : la contemplation des vertus du Buddha. Tous les matins, nous répétons la formule « itipi so… » mais il faut s’imprégner de ces qualités. Au plus nous les comprenons, au plus nous développerons d’énergie.

❷ Mettā : Nous rayonnons généralement l’amour bienveillant en fin de journée. Il faut aussi être attentif à la signification des paroles, ainsi, l’énergie va se renforcer.

❸ Asubhabhāvanā : Le corps est plein d’impuretés et pourtant nous y sommes très attachés. Avec l’attention nous pouvons prendre conscience de son impureté et comprendre qu’il est un véritable fardeau, qui demande à être nettoyé et entretenu tout le temps, et ainsi nous en détacher.

❹ Maraṇasati : La réflexion au caractère inéluctable et imprévisible de la mort. Nous avons beaucoup de vanité. Le Buddha a déclaré cette pratique met à l’abri des disputes. Si nous réfléchissons régulièrement à la mort, nous pourrons réaliser qu’il faut fournir l’effort maintenant. Des gens se suicident parce qu’ils ne comprennent pas la valeur de la vie qui permet de créer du kamma positif. Personne n’aime penser à la mort, pourtant, c’est naturel. Pourquoi s’obstiner à être vaniteux, colérique ou avide alors que nous n’existerons bientôt plus ? Ne pas penser à la mort renforcera notre attachement et donc notre souffrance.

Ces quatre pratiques relèvent de samatha. Même s’il est dit que satipaṭṭhāna est le seul chemin pour la libération, ces pratiques peuvent soutenir vipassanā. Nous sommes parfois somnolents, nous nous ennuyons, nous attachons aux sensations agréables ou désagréables. À ce moment ces pratiques soutiennent vipassanā.

Buddhānussati peut stimuler notre pratique : comme nous qui venons en retraite, le Buddha a renoncé aux plaisirs et à son royaume. Pratiquer dans la forêt en Inde est très difficile. Après 6 ans d’efforts, il a entièrement éliminé les pollutions mentales. C’est le sens du mot arahaṃ Nous sommes plein d’admiration pour les efforts immenses qu’il a consentis ce qui nous redonne de l’énergie. Deux autres sens du mot arahaṃ sont : digne d’offrandes et qui ne fera aucune action mauvaise même dans un endroit isolé.

Sammāsambuddho signifie parfaitement (sam) illuminé (buddho) par lui-même (sammā). Le Buddha a parfaitement compris les vies présentes, passées et futures de tous les êtres et de lui-même dans les 31 plans d’existence. Il a atteint l’omniscience (sabbaññutañāṇa). Ceux qui pratiquent samatha peuvent aussi connaître leurs vies passées dans une moindre mesure. Le Buddha est aussi le seul à pouvoir distinguer les quatre agrégats mentaux, ce qui est aussi difficile que de reconnaître quatre fruits mélangés dans un jus. Il est le seul à pouvoir comprendre par la pratique la caractéristique, fonction et manifestation des phénomènes que nous ne pouvons connaître que par la théorie.

Si nous comprenons que nous effectuons un travail très noble, notre pratique va progresser.

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