Les quatre nobles vérités dans la pratique

Les quatre nobles vérités (ariya sacca) sont toujours présentes pendant la méditation. Elles sont dites nobles parce qu’elles ne sont entièrement comprises qu’à l’atteinte du premier stade de sainteté, même s’il est possible de comprendre la première et la deuxième vérité en partie déjà auparavant.

❶ Dukkha sacca. Les gens n’aiment pas cet aspect de l’enseignement. Mais le mot souffrance ne renvoie pas seulement à la souffrance ordinaire physique et mentale. Tout dans le monde (les cinq agrégats) est souffrance, même le bonheur, dans la mesure où tout est impermanent. Tout ce qui a un début a une fin. C’est pourquoi le Buddha a déclaré que toute naissance, même céleste, était souffrance. Nous sommes constamment oppressés et bombardés par les apparitions et disparitions. En méditation, en nous efforçant d’observer chaque objet, nous voyons leur disparition incessante et commençons à nous sentir oppressés. Il n’y a pas de répit. Nous ne sommes jamais la même personne deux instants consécutifs. Le Buddha n’était ni pessimiste, ni optimiste, mais réaliste. Heureusement, il ne s’est pas contenté de déclarer que tout était souffrance, mais a exposé le chemin qui mène à la cessation de celle-ci.

❷ Samudaya sacca. Il y a une multiplicité de causes à la souffrance. C’est le désir et la saisie (upādāna) pour un objet qui est la cause des renaissances futures et de la souffrance, mais le désir lui-même est conditionné par l’ignorance de la nature réelle des choses. Nous laissons les impuretés mentales pénétrer en nous. Les yogis ont des désirs très subtils dont ils n’ont pas même conscience. Quand ils expérimentent les apparitions et disparitions rapides des phénomènes (udayabbayañāṇa), ils expérimentent de la joie, des lumières, etc. S’ils n’y prennent garde, ils pourraient s’y attacher ou développer l’orgueil et la vanité en croyant être une des rares personnes à avoir atteint le but.

❸ Nirodha sacca. Le Buddha nous assure que la cessation de la souffrance est à notre portée. Lorsque nous sommes attentifs à la véritable nature des objets aux six portes des sens, le désir et l’attachement ne peuvent se manifester. Il n’y a que l’objet et l’esprit qui le note. Le yogi développe la vue juste et les autres facteurs du chemin. Il expérimentera nibbāna lorsque l’objet et l’esprit qui le note auront entièrement disparus.

❹ Magga sacca. Comme pour un médecin qui diagnostique une maladie et prescrit un médicament, le Buddha prescrit l’octuple sentier pour se libérer de la souffrance. Si nous voulons la libération, nous devons l’arpenter, comme nous devons prendre le médicament si nous voulons guérir. La connaissance théorique ne suffit pas.

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