Les quatre Nobles Vérités

  • Les quatre nobles vérités sont dukkha, samudaya, nirodha et magga sacca.
  • La maladie, la mort, la vieillesse, les douleurs, vouloir quelque chose que l’on ne peut obtenir et hériter de choses dont on ne veut pas, être associé à ce qui est déplaisant et séparé de ce qui est plaisant, tout cela est souffrance (dukkha). Même si nous ne voulons, ne voulions et ne voudrons pas de cette souffrance, elle est présente.
  • Comment éliminer cette souffrance ? Il faut agir sur la cause, et non sur l’effet, comme le lion frappé d’une flèche qui s’en prendra à l’archer et non comme le chien qui s’en prendra à la flèche. De la même façon, il faut guérir la cause d’une maladie, et non pas s’attaquer aux symptômes. Il est donc important d’identifier la cause (samudaya) de la souffrance, à savoir le désir avide.
  • Il faut savoir l’existence d’un remède, comme le voyageur devant connaître sa destination. Qui dit absence de désir (ou d’aversion), dit cessation (nirodha) de la souffrance. L’objet du désir ou de l’aversion n’est pas la cause de l’attachement ou de la colère, mais le manque d’attention, de compréhension ou la perception erronée. Grâce à sati, l’attention, nous pouvons éliminer désir et aversion. Il faut observer tous les phénomènes aux six portes sensorielles pour les voir tels qu’ils sont réellement : impermanents, insatisfaisants et insubstantiels. En général, nous ne percevons pas leur nature insatisfaisante et leur potentiel de souffrance. Exemple de l’arbre aux fruits de douleur et de frustration. Tant que ses racines seront présentes, nous aurons beau le tailler, la souffrance renaîtra. Il faut couper les racines de l’arbre comme la cause de la souffrance. Il faut observer avec vigilance pour empêcher le désir de se manifester. Dix minutes d’attention vigilante équivaillent à dix minutes de cessation de la souffrance.
  • Tout comme la souffrance est l’effet du désir, la cessation est l’effet de magga, l’octuple sentier. Celui-ci se compose de huit facteurs (sammā diṭṭhi, saṅkappa, vācā, kammanta, ājīva, vāyāma, sati, samādhi) regroupés en trois chemins : sīla, samādhi et paññā magga. Il est très important de développer la moralité (sīla) comme fondation pour le reste. Les laïcs observent 5, 8, 9 ou 10 préceptes. Les moines en observent 227. Ce n’est pas facile, mais si on y parvient, notre comportement physique et verbal deviendra civilisé et purifié. Mais l’esprit reste sauvage. Afin de le civiliser et de le dompter, il faut pratiquer la concentration (samādhi) et la compréhension (paññā). Avec la première, l’esprit est appliqué à l’objet de manière ferme et continue. Grâce à la seconde, magga va fleurir. L’esprit purifié et calme permettra de voir les objets tels qu’ils sont, c’est la vue juste (sammā diṭṭhi). Le facteur qui incline l’esprit vers l’objet pour le voir tel qu’il est, c’est sammā saṅkappa (la pensée juste)

Ainsi, la souffrance doit être comprise, son origine, abandonnée, sa cessation, réalisée et le chemin vers la cessation, développé. En atteignant sotāpatti, sakadāgāmi et anāgāmi magga, les quatre vérités sont réalisées de façon momentanée, en atteignant arahatta magga, elles le sont de façon permanente.

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