Les quatre sampajañña

« Sam » signifie clairement ou complètement, « pa », de différentes façons et « jañña », compréhension. Pour en disposer, il faut fournir des efforts et être attentifs d’instant en instant. Sampajañña est de quatre types :

Sātthaka: Savoir si quelque chose est bénéfique. Avant de se lancer dans un travail ou des études, il faut savoir si c’est bénéfique. Il y a 7 bénéfices de la pratique énumérés dans le satipaṭṭhāna sutta. Même si nous n’avons pas atteint de connaissances vipassanā au cours de la retraite, l’attention développée nous aidera dans la vie quotidienne à exercer la patience. Tant que nous sommes attentifs nous pouvons vivre heureux et nous saurons comment gérer une situation. Dans la vie quotidienne aussi, on peut appliquer ce type de claire compréhension. Est-ce bénéfique pour moi, pour les autres ou pour les deux ?

Sappāya : Alors que nous pratiquons, nous ne devrions nous impliquer dans rien, même ce qui est bénéfique et ne nous intéresser à rien d’autre que vipassanā, car nous recherchons la libération. Dans la vie quotidienne aussi, on peut appliquer cette claire compréhension : cette activité est-elle appropriée ?

Gocara : Le domaine des yogis, ce sont les quatre fondements de l’attention. Tant que nous les mettons en œuvre, nous ne serons pas assaillis par les kilesā.

Asammoha : Cette claire compréhension apparaît automatiquement si nous restons dans notre domaine : compréhension du corps et de l’esprit, des causes et effets, des trois caractéristiques et finalement, l’illumination.

Comment mettre en œuvre la claire compréhension ? Les instructions du satipaṭṭhāna sutta sont : « en allant et revenant, en regardant devant et sur le côté, en étendant et repliant un membre, en portant le bol, les vêtements, en allant aux toilettes, en posture debout, assise, en allant dormir en se réveillant en restant silencieux, le yogi applique la claire compréhension ». Il faut suivre les mouvements de façon rapprochée, sans quoi, on ne peut comprendre ce qu’est sampajañña. En s’asseyant très lentement par exemple, on peut être conscient de quelque chose, par exemple de la lourdeur, des tremblements, de la tension, etc. Le puthujjana voit erronément les êtres comme permanents, plaisants et créés. Lorsque l’on voit qu’il n’y a rien d’autre que les 4 éléments, il s’agit de la claire compréhension. Par la suite, lorsque l’on entendra parler des 5 agrégats, des 12 bases sensorielles ou de l’octuple sentier, on comprendra clairement de quoi il s’agit.

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