Les quatre satipaṭṭhāna en bref

La méthode de Mahasi est en fait la méthode du Buddha telle qu’elle a été délivrée dans le satipaṭṭhāna sutta. Le but de la pratique est de comprendre la vie, soit les phénomènes physiques et mentaux qui nous constituent, ce qui est difficile à faire dans la vie quotidienne. Si corps et esprit sont mal accordés, il y a des problèmes, et s’ils sont complètement séparés, c’est la mort.

Il y a trois types de vérité : ❶  sammuti sacca, la vérité conventionnelle, tous les concepts et les noms appris depuis l’enfance. Elle ne concerne pas vipassanā ❷ paramattha sacca, la réalité ultime du corps (rūpa) et de l’esprit (citta, cetasika soit l’esprit et les formations mentales) et nibbāṇa ❸ ariya sacca, la vérité qui est réalisée par les êtres nobles (dukkha, samudaya, nirodha et magga sacca).

Il n’existe qu’un seul chemin pour libérer l’esprit (ekāyano). C’est un long entraînement qui demande attention, concentration et effort. La nature de l’esprit est de vagabonder. Mais sans objet, il n’apparaît pas. Si on ne lui donne pas un objet approprié, il prendra n’importe lequel. Il faut être attentif à tous les phénomènes physiques et mentaux au moment où ils se manifestent. Il y a quatre fondements de l’attention : le corps, les ressentis, l’esprit et les dhamma (tous les autres objets présents dans le corps et l’esprit, comme les contacts sensoriels). Comment s’y prendre : il faut observer l’objet devenu prédominant. Comme les livres d’une bibliothèque : on ne peut les observer qu’un seul à la fois.

À l’assise, on observe le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen. Des quatre éléments, c’est l’air (le mouvement) qui est le plus visible. On étiquette mentalement chaque soulèvement et abaissement, pour maintenir l’esprit continuellement fixé dessus et ainsi le contrôler peu à peu. On garde le dos et la tête droite, on respire sans forcer et on ferme les yeux.

Après 30 minutes d’observation, des douleurs peuvent se manifester. Si elles sont faibles, il faut les ignorer, mais si leur intensité attire constamment l’esprit à elles, on peut les prendre pour objet primaire, comme on changerait de livre. C’est vedanānupassanā. On observe sans chercher à modifier les chaleurs, tiraillements, pressions et on voit que la douleur se transforme. Si elle diminue, on revient à l’objet primaire.

Si on oublie de noter, on pense, réfléchit, se souvient. Il faut prendre conscience du vagabondage, de l’agitation. Les pensées peuvent être très attirantes, il faut les noter. C’est cittānupassanā. On observe le processus, pas le contenu.

Peut-être la somnolence et la torpeur se manifesteront. L’attention faiblit, l’objet devient moins clair. Il faut noter de façon précise cet empêchement. C’est dhammānupassanā. Il faut noter de façon pénétrante pour recommencer à progresser. Ces deux derniers phénomènes sont courants et attaquent tous les yogis.

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