Les sept bénéfices de satipaṭṭhāna (suite)

Les second et troisième bénéfices de la pratique des quatre satipaṭṭhāna sont la victoire sur le chagrin (soka) et les lamentations (parideva). Nous aimerions vivre longtemps avec nos proches et amis, mais leur perte nous cause du chagrin. Nous sommes aussi attachés à nos biens. Enfin, nous ne pensons jamais que nous tomberons malades et comme l’a dit le Buddha, nous ne savons pas quelle maladie nous emportera. Une fois malades, la peur et le chagrin nous affligent. Sans méditation, il n’est pas possible de comprendre la nature de la vie et par conséquent, nous souffrons. Dans la pratique de vipassanā, nous notons tout ce qui se manifeste dans le corps et l’esprit, y compris le chagrin. Si l’attention est développée, nous le voyons apparaître et disparaître. C’est ainsi que nous le surmonterons.

Au début, il n’est pas possible d’être attentifs à tous les objets qui se manifestent aux six portes des sens et nous observons l’objet primaire, le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen. Si le mouvement n’est pas clair, nous pouvons prendre des respirations complètes (à différencier des respirations profondes). Une fois l’objet plus clair, il faut maintenir l’attention. Lorsque l’esprit est concentré, les expériences passées nous reviennent clairement en mémoire, et le chagrin peut se manifester. Il faut apprendre à le noter avec énergie, sans se laisser submerger, ce qui demande une certaine expérience.

Les quatrième et cinquième bénéfices sont la disparition de la douleur physique et mentale. Nous ne pouvons échapper à la souffrance car nous avons un corps et un esprit. La douleur se manifeste parfois subitement quand nous observons l’abdomen et il faut la noter. Un esprit impatient aura du mal à surmonter les douleurs. La détermination est importante. Nous réaliserons finalement qu’elle disparaît et n’existe même pas.

Il m’avait été demandé de réciter des textes bouddhistes pour un mourant à l’hôpital. Il avait reçu tant de médicaments pour ne pas sentir la douleur que son esprit était faible. Selon le Buddha, le dernier moment de la vie est important pour une renaissance dans des plans heureux (sugati). Il faut tenter de se remémorer le bien accompli dans notre vie. Si nous avons accompli de bonnes actions, nous ne serons pas inquiets au moment de mourir. La pratique de vipassanā nous aide à accepter la nature des choses et à stabiliser l’esprit.

Le sixième bénéfice est l’atteinte du noble chemin et du fruit (magga et phala). L’esprit ordinaire pollué par les kilesā n’est pas capable de voir l’impermanence (anicca), la souffrance (dukkha) et le non-soi (anatta). Une fois l’attention construite, il est en mesure d’accepter cet enseignement du Buddha, dont l’une des qualités est qu’il invite à voir par soi-même (ehipassiko). Le Buddha a découvert cette vérité mais elle n’est pas sa possession.

Le septième bénéfice est la réalisation de nibbāna, soit l’absence d’impuretés dans l’esprit et la paix.

Si nous comprenons ces bénéfices, nous serons encouragés à fournir des efforts. Nous savons désormais que la pratique est difficile mais nous devons méditer avec respect.

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