Les sept facteurs d’illumination

Ānāpānassati, bhikkhave, bhāvitā bahulīkatā mahapphalā hoti mahānisaṃsā. ānāpānassati, bhikkhave, bhāvitā bahulīkatā cattāro satipaṭṭhāne paripūreti. cattāro satipaṭṭhānā bhāvitā bahulīkatā satta bojjhaṅge paripūrenti. La pratique régulière de l’attention au va-et-vient du souffle apporte de grands bénéfices, entraîne le développement des quatre fondements de l’attention (satipaṭṭhāna) qui, à leur tour, entraînent celui des sept facteurs d’éveil (bojjhaṅga).

Dès le début de la pratique, les bojjhaṅga sont présents, mais faiblement. Ils se renforcent progressivement. Comment faut-il procéder pour les renforcer?

Le méditant observe le corps dans le corps sans interruption. Il est ardent (ātāpī), comprend clairement (sampajāno) et est attentif (satimā). Il élimine la convoitise et le mécontentement dans le monde, son monde à lui, qui pourraient le freiner. L’esprit est alors très fort et se maintient sur l’objet. L’attention (satisaṃbojjhaṅga) est de plus en plus stable et performante. Au début, elle atteignait environ 5 %, arrivé au stade de saṅkhārupekkhā, elle passe à 70 % environ. Il ne s’agit plus d’une attention ordinaire. À ce stade, sati devient un facteur d’éveil et le méditant peut être appelé kalyāṇa puthujjana, l’ami spirituel.

Dans le sillage de sati se développe la capacité à analyser les phénomènes et à voir leur nature (dhammavicayasaṃbojjhaṅga). Intéressé, le yogi renforce encore son attention, qui monte à 90 %. Il observe tout ce qui se passe en lui. Il est très courageux et persévérant, et son énergie se développe graduellement. Lorsqu’elle atteint 90 ou 100 %, elle devient facteur d’éveil (viriyasaṃbojjhaṅga).

La joie (pītisaṃbojjhaṅga) se manifeste chez le yogi, non pas la joie sensuelle (sāmisā ou kāma pīti), mais la joie du dhamma (nirāmisā ou dhamma pīti). Les brahmas supérieurs ne se nourrissent que de dhamma pīti. Pīti aussi se renforce au fil de la pratique, passant de 60 % au début à 100 % à la fin. Le yogi n’a plus aucune sensation désagréable et son bonheur est intense.

Il développe le calme physique et mental (passaddhisaṃbojjhaṅga). Il reste sur l’objet et sa concentration est développée à 100 % (samādhisaṃbojjhaṅga). Elle peut pénétrer l’objet facilement. Le yogi est équanime (upekkhāsaṃbojjhaṅga), il voit la réalité telle qu’elle est, par rapport à lui-même, mais aussi par rapport aux autres. Il n’est plus ébranlé par les vicissitudes de la vie. Il est comme une machine qui avalerait tout et rendrait tout de façon égale. Il fait beaucoup d’expériences mais les envisage toutes avec équanimité.

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