Les sept visuddhi, introduction

Vipassanā se compose de vi + passanā. Nous observons (passanā) les phénomènes, notre propre vie de différentes façons (vi) afin d’atteindre la libération. Nous sommes comme des voyageurs dans une succession incessante de vies. En tant qu’êtres ordinaires (puthujjanā), nous sommes pleins de pollutions mentales. En méditant, nous pouvons nous en débarrasser peu à peu et devenir des êtres nobles. Il faut se purifier l’esprit pour cela. Il y a sept stades de purification :

Vipassanākammaṭṭhāne pana sīlavisuddhi cittavisuddhi diṭṭhivisuddhi kaṅkhāvitaraṇavisuddhi maggāmaggañāṇadassanavisuddhi paṭipadāñāṇadassanavisuddhi ñāṇadassanavisuddhi ceti sattavidhena visuddhisaṅgaho.

Certains stades concernent la moralité (sīla), d’autres la concentration (samādhi) et d’autres la sagesse (paññā). Ces sept stades sont l’essence de l’enseignement du Buddha et suffisent pour atteindre le but. Les six premiers concernent la vie mondaine et le dernier assure la transition entre un être ordinaire et un être noble.

Nous observons les trois caractéristiques : celle de l’impermanence (aniccalakkhaṇa), de la souffrance (dukkhalakkhaṇa) et du non soi (anattalakkhaṇa). Sans pratiquer la méditation, nous avons l’idée d’être éternels. Comme si Gauvain ici présent allait rester la même personne jusqu’à ses vieux jours. Nous voyons l’univers aussi comme immuable. Par ailleurs, nous avons aussi l’idée d’une entité permanente en nous qui contrôle tout. Enfin, nous avons l’idée que la vie est agréable et qu’il est un bonheur de la posséder. Pourtant, même sans méditer, on est confrontés à des difficultés dans la vie quotidienne et on se rend compte qu’il n’en va pas réellement ainsi. Ce sont des vues fausses. En réalité, tout est impermanent comme l’eau de la Meuse. Nous le réalisons par la méditation et ensuite par inférence.

Anicca + anu + passanā : observer de façon répétée, à fond l’impermanence. En observant à fond l’abdomen, les yogis perçoivent l’impermanence des soulèvements et abaissements successifs. Anupassanā et synonyme de vipassanā. Observer la respiration, c’est observer le corps. Observer l’aversion pour la douleur, c’est observer l’esprit. Au fil des mois, nous allons purifier notre vision.

L’émancipation peut se produire via différentes portes : via la vision de la vacuité (suññatā), sans signe ou sans désir. Ceci n’est pas important pour un débutant. La connaissance théorique nous évite toutefois de faire fausse route, permet de vérifier l’expérience et aussi de la partager.

Page précédente