Les six qualités du Dhamma

La première qualité du Dhamma est qu’il est bien exposé (svākkhāto bhagavatā dhammo). Le Dhamma est bon au début (sīla), au milieu (samādhi) et à la fin (paññā). Même sans avoir jamais pratiqué, si on écoute l’enseignement, l’esprit peut être en paix car l’enseignement du Bouddha conseille de ne pas s’inquiéter, de vivre heureux et paisible, ce qui nous libère des kilesā. Si on pratique, on peut vivre heureux et en paix même si on n’a pas encore réalisé nibbāna. Le Bouddha a qualifié sīla de parure du pratiquant. On ne peut progresser si on ne contrôle pas le corps et la parole, car, la plupart du temps, des pensées impropres nous viennent à l’esprit et il faut donc un contrôle de nos actes, sans quoi, de mauvaises actions accomplies par négligence dans le passé peuvent hanter notre méditation. Sīla, samādhi et paññā se soutiennent mutuellement.

La seconde qualité du Dhamma est qu’il est compris par soi-même complètement et profondément (sandiṭṭhiko). Sam + diṭṭhiko. Nous observons le soulèvement et l’abaissement de près et de façon continue mais l’esprit pense beaucoup. Il n’est pas facile de contrôler l’esprit qui est très rapide. Avec l’attention, le souffle s’allonge légèrement mais il ne faut pas respirer profondément ou lourdement mais naturellement. Si nous sommes tristes ou anxieux, la respiration devient plus courte, ce qui peut affecter notre santé (c’est pourquoi la méditation est bonne pour la santé). Si l’on remarque la chaleur, le froid, la dureté, etc., il faut seulement noter. Nous serons automatiquement amenés à connaître le corps et l’esprit, les causes et les effets, l’absence de personne ou d’entité, etc., sans qu’il soit nécessaire de les nommer explicitement.

La troisième qualité du Dhamma est qu’il apporte des résultats immédiats (akāliko). Si on peut maintenir l’esprit sur l’objet, il n’y a pas de pollutions mentales dans l’esprit et celui-ci est en paix. Même si nous ne parvenons pas à noter l’objet, nous pouvons être conscients de notre état d’esprit.

La quatrième qualité du Dhamma est qu’il invite à voir par soi-même (ehipassiko). Le Bouddha n’encourage pas la foi aveugle mais invite à pratiquer et à voir par soi-même.

La cinquième est qu’il mène au Nibbāna (opaneyyiko) depuis le tout début jusqu’au sommet. La sixième et dernière qualité est qu’il est réalisé par les sages (paccattaṃ veditabbo viññūhī). Les sages, ce sont les pratiquants de vipassanā, pas les érudits. Seul un pratiquant peut réellement comprendre le corps et l’esprit, les causes et les effets et les connaissances vipassanā.

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