Les vertus du Buddha : vijjācaraṇasampanno (suite)

La troisième vertu du Buddha, vijjācaraṇasampanno, se compose donc de huit savoirs (vijjā) que nous avons vus hier et de quinze pratiques (caraṇa) que nous verrons à présent. Les sept premières sont dites nobles car elles mènent au noble chemin. Les quatre suivantes sont ordinaires et les quatre dernières relèvent de la pratique des absorptions (jhāna). Le Buddha les a toutes développées à la perfection.

❶ saddhā, la foi, la croyance, la confiance en sa capacité à atteindre le but et à mener la pratique jusqu’à son terme, sans abandonner.

❷ sati. Être attentif à chaque instant demande un gros effort car nous avons l’habitude d’être inattentifs.

❸ hiri. Honte des pensées, paroles ou actions coupables.

❹ ottappa. Va de pair avec hiri. Peur de mal se conduire mentalement, oralement ou physiquement et d’être critiqué. Hiri et ottappa sont les gardiens du monde (lokapāladhamma) qui nous empêchent de régresser au stade animal.

❺ viriya. L’effort est de 4 types : ① ne pas laisser pénétrer de nouvelles impuretés en évitant les actes négatifs ② éliminer les impuretés déjà présentes dans l’esprit en les notant de façon persistante ③ introduire des qualités positives dans l’esprit telles que l’attention ou la concentration ④ développer les qualités déjà présentes dans l’esprit. Il y a beaucoup d’ignorance en notre esprit et cela demande un effort puissant. De ces efforts résultera la joie mais il ne faut pas s’y attacher. Les objets seront très clairs et les connaissances vipassanā vont émerger. Il faut donc éviter d’observer sans effort.

❻ suta. Il s’agit d’une compréhension conceptuelle qui provient de la lecture ou de l’écoute. Elle renforce la confiance.

❼ paññā. Il s’agit d’une connaissance pénétrante et détaillée issue de la pratique qui ne s’enracine pas dans les concepts. Elle ne peut être effacée de l’esprit.

❽ le contrôle de l’alimentation. Il faut manger avec attention pour protéger notre vie et prendre garde tant à la qualité qu’à la quantité.

❾ maintenir l’esprit constamment alerte. Le Buddha n’avait plus ni somnolence, ni torpeur. Il allongeait son corps fatigué mais son esprit restait alerte. Pendant une retraite aussi, l’esprit est alerte et reste éveillé plus longtemps. Certains yogis n’ont besoin que de deux heures de sommeil.

❿ sīlasaṃvara. L’observance des préceptes. Les moines transgressent parfois des règles mineures par distraction mais le Buddha les observait à la perfection.

⓫ contrôle des sens au niveau des cinq portes physiques et de la porte mentale. SI le Buddha voulait regarder derrière lui, il ne tournait pas étourdiment la tête mais restait attentif.

⓬ à ⓯ Les quatre jhāna (absorptions). Ces absorptions comportent les facteurs de l’application de l’esprit, de la joie, du bonheur et de la fixité de l’esprit. Dans la pratique de vipassanā, nous pouvons développer aussi les jhāna dans une certaine mesure.

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