Les volitions sont impersonnelles

Les 5 bhikkhū répondirent au Buddha que les activités volitionnelles (saṅkhāra) étaient impermanentes. Elles sont responsables de nos actes physiques, verbaux et mentaux. Elles se composent de 50 concomitants mentaux sous la houlette de la volition. Celle-ci précède tous nos actes : marcher, se lever, s’asseoir, étirer les membres, etc. Chaque mot prononcé est précédé d’une intention. Toutes nos pensées, nos projets, nos imaginations, sont motivés.

Selon les sutta, seule la volition (cetanā) représente les activités volitionnelles, mais selon l’Abhidhamma, phassa, manasikāra, vitakka, vicāra, pīti, lobha, dosa, moha, alobha, adosa, amoha, etc. ressortissent aussi des activités volitionnelles.

Les états mentaux négatifs nous oppressent. Agir par désir nous épuise et amène la détresse et le chagrin. Si nous volons, mentons, ou tuons pour obtenir l’objet désiré, notre renaissance sera mauvaise. Les actes motivés par la colère ne sont pas sages et nous causent de la souffrance. Les gens pensent que les actions mentales sont menées par un ego qui perdure, mais le yogi voit que c’est la volition accompagnée de désir qui est à l’origine de l’action, il voit que c’est elle qui pousse à agir. Il faut noter ces facteurs mentaux : colère, ignorance, orgueil, envie, jalousie, avarice, etc.

Les états mentaux positifs comme la foi, la confiance, la dévotion envers le Buddha, le Dhamma, le Sangha, d’autres personnes ou encore le centre nous poussent à rendre hommage. Il faut les noter. Il faut noter aussi l’intention de barrer la route aux actes néfastes, la volonté qui nous pousse à accomplir des actes méritoires, les volitions accompagnées d’attention, de bienveillance ou de compassion qui auront un résultat positif.

Si des sensations de raideur, de chaleur, etc. se manifestent, peut-être l’intention de bouger va se manifester. Il faut la noter aussi. Le désir de nous étirer, de baisser la tête, d’avancer, de reculer, de se lever, etc. Tout doit être noté.

Ces volitions sont impermanentes. Lorsqu’ils écoutaient le Buddha, les 5 bhikkhū observaient saddhā, manasikāra, sati, etc. apparaître et disparaître en eux de façon continue. Ils répondirent au Buddha que ces activités volitionnelles, du fait de leur impermanence, étaient une souffrance et qu’il n’était pas juste de s’y attacher par convoitise comme étant les leurs, à les voir comme plaisantes et à y prendre plaisir, qu’il n’était pas juste de s’y attacher par orgueil, en croyant les exécuter de leur propre chef, mieux que les autres et qu’il n’était pas juste de s’y attacher par vue fausse, en pensant, c’est moi qui parle, qui voit, qui entend, etc. en croyant qu’il y a une entité permanente qui agit (kāraka atta), que cet Ego sera toujours là (nivāsī atta), ou qu’il décide et contrôle le corps comme il l’entend (sāmi atta).

Les yogis doivent répondre à ces questions pour eux-mêmes. L’effort d’agir, le désir d’agir, de changer de posture sont-ils permanents ou impermanents ? Le désir de se tourner, d’être debout, de marcher, de mâcher, de voir, d’entendre, etc. sont-ils permanents ou impermanents, etc.

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