L’investissement nécessaire à la pratique

  • Il était question hier de la façon de combiner théorie et pratique à la façon de Mahasi Sayadaw et d’U Pandita, afin de concentrer l’esprit rapidement et de voir la relation de cause à effet de l’esprit et la matière.
  • Le rôle du professeur est d’amener le yogi à réaliser ce Dhamma spécial, d’acquérir ainsi la foi et d’accomplir la tâche. Il doit examiner comment il pratique et le corriger ou combler les lacunes éventuelles.
  • Comme expliqué hier pour le fait de s’asseoir, il faut agir lentement pour voir la vraie nature (sabhāva) apparaître à chaque séquence. Il faut déployer l’effort et appliquer l’esprit (facteur jhanique). Même si l’esprit voit la forme et la manière, mais ne perçoit pas encore sabhāva, c’est déjà très bon. Les premières qualités réelles observées sont en général les sensations de support, raideur, étirement, lourdeur, plus tard est perçue la chaleur, puis l’inconfort. On en vient ainsi à connaître dukkha au niveau grossier.
  • Si on agit de façon négligente, on perdra son temps, quel que soit le temps consacré à méditer. Il faut que l’on comprenne les bénéfices afin de se mettre réellement à la pratique, et pour les comprendre, il faut pratiquer de façon respectueuse, méticuleuse et continue. Ceci est illustré dans les écritures par le pont suspendu de la largeur d’un pied (ekapadika setu) qu’il faut parcourir à la fois lentement et avec attention, laissant de côté la réflexion intellectuelle. Un autre exemple est celui du bol empli d’huile jusqu’au bord qu’il faut déplacer doucement en gardant l’équilibre.
  • Concrètement, du réveil au coucher, il faut connaître notre posture (assis, debout, couché, en marche), ainsi que les petits mouvements effectués dans cette posture (soulèvement, abaissement, étendre, replier, cligner des yeux, lever, placer, etc.) Il faut y consacrer toute son attention, car l’esprit et la matière (nāma-rūpa) se produisent incessamment, et éviter de réfléchir. Il faut vérifier que l’on pratique bien ainsi et, si ce n’est pas le cas, développer ce type de pratique. La négligence (pamāda) est le chemin de la mort, celui qui est vigilant ne meurt pas.
  • Comme je l’ai dit hier, si le pouvoir de la foi, le désir de connaître ce qui est présent (chanda), le désir de se distancier des kilesa, l’application à l’objet et l’effort sont présents, il n’y a plus rien de spécial à faire, sati, samādhi et paññā viendront naturellement.
  • Il est important d’équilibrer marche et assise pour ne pas développer trop la concentration aux dépens de l’effort. Noter de nombreux objets à la marche développe en effet l’énergie et l’effort.

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