Mettā sutta : les qualités du pratiquant (suite)

Suite des qualités à posséder pour pratiquer mettā ou d’autres méditations énumérées au début du sutta :

  1. santuṭṭhiparamaṃ dhanaṃ a déclaré le Buddha. Celui qui possède cette qualité ne manque de rien et le méditant content est capable de contempler l’objet présent longtemps, jusqu’à découvrir sa caractéristique, fonction, manifestation, apparition et disparition. S’il continue sa contemplation, il expérimentera la dissolution et perdra sa passion pour les objets des sens. Finalement, il atteindra l’état de sotāpanna où il sera beaucoup plus satisfait encore. Les sotāpanna mènent une vie très simple et développent des activités en lien avec bhāvanā. Il se libérera graduellement du désir aux stades suivant et sera pleinement content lorsqu’il atteindra l’état d’arhat.
  2. Le moine mène une vie simple et d’errance. Il devrait posséder peu et, même s’il réside dans un monastère, être prêt à le quitter à n’importe quel moment. Il y a différents types de moines aujourd’hui et certains possèdent beaucoup de choses. Les yogis pratiquent cette qualité en retraite car ils vivent dans un petit endroit et n’ont pas de contacts sociaux, c’est très propice à la culture mentale. Le moine devrait être comme l’oiseau qui ne possède que ses ailes. Il y avait à Anuradhapura un moine célèbre. Un ami lui rendît visite et s’attendait à ce qu’il ait de nombreux dons pour les repas, mais il n’en était rien. Ce moine vivait une vie très simple et, ne possédant rien, était prêt à partir à tout moment au contraire de l’ami qui lui rendait visite.
  3. On contrôle les sens pour ne pas susciter les effets nuisibles (akusala). On garde les yeux vers le bas, on contrôle la parole, etc. Au monastère Jetavana, 5 bhikkhū pratiquaient chacun le contrôle d’un sens et prétendaient accomplir la pratique la plus difficile. Le Buddha leur expliqua que chacune était aussi difficile que l’autre mais qu’il fallait les pratiquer toutes pour échapper au saṃsāra. Les yogis pratiquent à présent conformément à l’instruction du Buddha : « dans le vu, il ne doit y avoir que le vu », etc. Il ne faut pas laisser le chagrin et les autres états mentaux s’y insérer.
  4. Il faut être intelligent, comprendre ce qui est bénéfique ou néfaste, quel climat, quelle nourriture, quel lieu, quel enseignant, quelle posture, etc. sont propices. Le yogi sait s’adapter, il peut par exemple équilibrer les postures selon qu’il veut développer l’énergie ou la concentration.
  5. Ne pas être impudent, impoli ou arrogant.
  6. Ne pas s’attacher aux familles ou à ceux qui le parrainent dans le cas des moines. Ce dernier doit, comme la lune, être un homme neuf chaque jour, il ne devrait pas partager les joies et les peines des familles (sahasokisahanandi). Nous venons seuls au monde et seuls, nous le quitterons.
  7. ‘na ca khuddamācare kiñci, yena viññū pare upavadeyyuṃ’. Ne pas commettre d’erreurs susceptibles de nous attirer le blâme.

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