Mettā sutta : rayonnement collectif et spécifique

na ca khuddamācare kiñci, yena viññū pare upavadeyyuṃ.
sukhinova khemino hontu, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

Ces vers que nous avons vus hier irradient mettā de façon collective. Les vers suivants irradient mettā à l’intention de groupes spécifiques :

ye keci pāṇabhūtatthi, tasā vā thāvarā vanavasesā.
dīghā vā yeva mahantā, majjhimā rassakā aṇukathūlā.

Traduction : « Quels que soient les êtres vivants, faibles ou forts, au corps long, moyen ou court

Tasā : faible et thāvarā : fort, constituent la première paire. Anavasesā : sans exception. Dīghā : au corps long comme les serpents, majjhimā : au corps moyen et rassa : court, constituent le premier trio. Mahantā : grand comme un éléphant, majjhimā : moyen et aṇuka : petit comme un insecte constituent le second trio. Thūlā : gros, majjhimā : moyen et aṇuka : mince constitue le troisième trio. C’est un peu confus mais cela s’explique par les exigences du poème.

diṭṭhā vā yeva adiṭṭhā, ye va dūre vasanti avidūre.
bhūtā va sambhavesī va, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

Traduction : « les êtres visibles ou invisibles, proches ou lointains, déjà nés ou encore à naître, puissent tous les êtres être heureux ».

Il faut envoyer mettā à ces trois paires d’êtres vivants. Diṭṭhā : les êtres visibles sont ceux qui nous entourent. Adiṭṭhā : les êtres invisibles comprennent à la fois les êtres minuscules et les esprits ou les fantômes. Dūre : les être proches sont la famille, les voisins ou les compatriotes. Avidūre : les êtres lointains peuvent être ailleurs dans l’univers. Mettā s’applique à l’univers entier. Bhūtā : les êtres déjà nés incluent ceux qui sont nés sur terre, dans l’eau ou dans les airs, sambhavesī : les êtres qui doivent encore naître comprennent par exemple les êtres dans un œuf ou les fœtus.

na paro paraṃ nikubbetha, nātimaññetha katthaci na kañci.
byārosanā paṭighasaññā, nāññamaññassa dukkhamiccheyya.

Traduction : « Que nulle part personne ne trompe personne, ni ne méprise qui que ce soit par le corps ou la parole, que nul n’agresse ou insulte dans la haine ou la colère, que nul ne souhaite le mal à autrui. »

C’est très important de le faire dans notre vie quotidienne, éviter de se mettre facilement en colère, par exemple contre nos enfants ou nos élèves, sous peine de perdre des amis et des occasions. Nous devrions cultiver les demeures sublimes au lieu de mépriser les gens. Ainsi garderons-nous nos amis. Il faut éviter de souhaiter le mal ou l’échec des autres, comme c’est souvent le cas dans la société. Ces recommandations concernent la vie sociale.

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