Niveaux d’observation et padhāniyaṅga

  • Il y a trois niveaux d’observation : le concept de forme (jambe, abdomen, etc.), de position (tendu, replié, etc.) et les caractéristiques naturelles ou individuelles (sabhāva lakkhaṇa) au-delà de la forme et de la manière (dureté, mollesse, chaleur, tension, raideur, vibrations, mouvement etc.). Lorsque les concepts sont apparents, il n’est pas possible de voir ces caractéristiques, mais si on les perçoit, on commence également à percevoir la caractéristique composée des phénomènes (saṅkhata lakkhaṇa), soit qu’ils possèdent une durée, un début et une fin, et leur caractéristique commune (samañña lakkhaṇa): l’impermanence, la souffrance et le non-soi.
  • Dans la pratique, il faut essayer de suivre l’apparition des objets au moment où ils se produisent, dès le début. Au début, le yogi n’en perçoit que la phase médiane. Vipassanā commence lorsque l’on perçoit leur caractéristique commune, mais c’est la caractéristique naturelle qu’il faut essayer d’observer.
  • Il y a cinq padhāniyaṅga qui amènent l’apparition d’une connaissance spéciale : ① la foi dans la sagesse du Bouddha. En pāḷi : saddho hoti … tathāgatassa bodhiṃ. S’il ne nous est pas possible de porter une grande foi aux individus, croire que les bonnes ou mauvaises actions amènent des effets heureux ou malheureux est suffisant pour se mettre à la pratique ② la bonne santé. De nos jours plus personne n’a une santé parfaite mais il faudrait une santé suffisante pour digérer et dormir ③ la rectitude, l’honnêteté, la franchise (ujuka) Ces qualités sont absentes du monde aujourd’hui. Les gens prétendent être à l’abri de tout reproche ou posséder des qualités qu’ils n’ont pas. Nous devrions admettre nos erreurs et nos faiblesses. ④ l’effort continu. Il faut tenter de ne manquer aucun objet à l’assise, à la marche ou dans les activités quotidiennes. Même si nous en sommes encore loin, nous pourrons ainsi progresser. Tant que nous sommes éveillés, il faut être conscient des quatre postures et des petites actions à l’intérieur de ces postures. L’effort continu ou courageux (nikkhamadhātu) vient après l’effort initial (ārambhadhātu) de venir à la retraite, d’abandonner son confort quotidien et de se mettre à observer. Après quelque temps, le yogi ressent de l’ennui car il n’obtient pas de résultat et doit déployer ce second type d’effort. La prise de note devient continue, l’esprit devient pur, les bénéfices se manifestent et le yogi est satisfait. Néanmoins, il ne devrait pas s’arrêter et déployer le troisième type d’effort (parakkamadhātu) qui le mènera étape par étape au but final ⑤ la compréhension des apparitions et disparitions rendue possible par les trois types d’efforts.
  • Il y a cinq empêchements à la concentration : 1. Le désir sensuel comparé à une dette 2. La colère comparée à une maladie où l’on perd l’appétit 3. La paresse et la torpeur comparées à une prison qui nous empêche de profiter de ce qui est au dehors 4. L’agitation et le remords comparés à une servitude 5. Le doute sceptique comparé à un voyageur en danger qui hésite sur la route à suivre.

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