Nous sommes créateurs de notre vie

Nous terminerons aujourd’hui les qualités du Buddha et parlerons de la progression, afin que vous poursuiviez la pratique chez vous et continuiez à progresser.

Lokavidū : vidū signifie ‘qui comprend en détail’ et loka, ‘monde’. Loka peut signifier les êtres, les plans d’existence (okāsa loka) ou, selon un point de vue personnel, des phénomènes physiques et mentaux, identiques pour tous.

Anuttaro purisadammasārathi : Le Buddha peut lire l’esprit des êtres et est donc capable de les guider au mieux.

Satthā devamanussānaṃ : Il est le maître des devā et des humains.

Buddho : Celui qui est éveillé. Le Buddha a d’abord compris la vérité avant de l’enseigner. Tout le monde n’a pas la capacité d’enseigner. Les paccekabuddha par exemple ont atteint l’illumination par eux-mêmes mais n’enseignent pas. Pour notre part, nous avons besoin de l’enseignement du Buddha pour atteindre la libération.

Bhagavā : ① Celui qui détient la puissance mentale parfaite et peut tout créer selon ses désirs ② Celui qui a beaucoup de gloire en raison d’un grand nombre de disciples.

À l’époque du Buddha n’existaient encore que l’hindouisme et le brahmanisme, tout le monde croyait en l’atta. Brahmā était perçu comme un dieu immortel créateur des âmes (jīva). Vishnu comme le dieu qui maintenait la vie et Shiva comme le destructeur.

Pour le Buddha néanmoins, le créateur, ce sont l’ignorance (avijjā), le désir (taṇhā) et le kamma. Ne pas savoir ou savoir incorrectement suscite l’attachement. Nous désirons ce que nous ne reconnaissons pas comme souffrance et posons des actes physiques, verbaux et mentaux, les trois types de kamma, positifs ou négatifs, dont nous subissons ensuite les conséquences, les plus manifestes étant la vieillesse, la maladie et la mort.

Pour le Buddha, ce qui maintient la vie, ce sont le kamma, l’esprit (citta), le climat (utu) et la nourriture (āhāra). Les yogis sont par exemple parfois submergés par les émotions négatives. Par ailleurs il faut veiller à une bonne température et une bonne nourriture.

Pour le Buddha enfin, c’est le kamma, et en particulier les mauvaises conduites (duccarita), comme tuer ou voler, qui détruisent la vie. Quand nous avons des problèmes pourtant, nous nous demandons qui détruit notre vie. Bref, nous sommes nous-mêmes les créateurs, entreteneurs et destructeurs de notre vie.

Seul vipassanā permet d’acquérir les vues justes. Nous distinguons d’abord corps et esprit (nāmarūpapariccheda ñāṇa), puis comprenons les causes et les effets (paccayapariggaha ñāṇa). Parfois un phénomène physique conditionne un phénomène mental et vice versa. Parfois une cause provoque deux effets, etc. Au plus nous observons, au mieux nous voyons. Au stade de sammasanañāṇa, les phénomènes apparaissent et disparaissent constamment. Ils se conditionnent sans qu’il y ait de créateur. Au stade d’udayabbayañāṇa, le rythme s’accélère et le yogi expérimente la paix et la joie. Il sera motivé à continuer jusqu’au but final. Le chemin se dessine alors clairement et le yogi obtient un avant-goût du Dhamma. Il devient un cūlasotāpanna et ne reprendra pas naissance dans les mondes inférieurs dans sa prochaine vie à tout le moins.

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