Observer la nature réelle des ressentis, perceptions et volitions

Lorsque le yogi fait face à des sensations insoutenables, il s’efforce d’observer, il sait que cette sensation n’était pas présente voici un instant, qu’elle disparaisse ou non, il l’observe de près. Lorsque la concentration sera forte, chaque ressenti douloureux disparaîtra à chaque prise de note. En raison de la concentration, des ressentis agréables peuvent apparaître, on les note et ils disparaissent aussi. Nous aimerions être heureux, mais dû aux conditions, le malheur apparaît malgré tout. Si un objet agréable ou une bonne nouvelle nous vient, un ressenti agréable apparaît, le notons-nous ? Parfois l’objet est très ordinaire, « assis », « soulèvement », etc. Notons-nous le ressenti neutre ? Disparaît-il si nous le notons attentivement ?

Les gens aiment les sensations plaisantes car ils les croient éternelles. Ils recherchent parfois toute leur vie ce bonheur factice et, ce faisant, ils rencontrent un jour la mort. Les parents sont heureux d’avoir des enfants, mais désespérés s’ils les perdent un jour. Certains meurent de désespoir si leurs possessions sont détruites. Mais le yogi voit que les ressentis plaisants ne durent qu’une fraction de seconde.

À la différence de rūpa qui est à la fois interne et externe, animé et inanimé, vedanā concerne essentiellement des phénomènes internes auxquels nous nous accrochons comme « nôtres ». On s’attache fortement aux ressentis agréables, mais le vedanā saṃyutta explique que le yogi les voit comme une souffrance effrayante car il faut s’épuiser à les poursuivre et leur perte nous fait d’autant plus souffrir qu’elles étaient attachantes. Ce yogi voit le ressenti désagréable comme une épine qui l’oppresse. On s’y attache aussi dans la mesure où on les croit nôtres. Le ressenti neutre aussi est vu comme impermanent par le yogi qui voit le flux de ressentis apparaître et disparaître. Ce ressenti aussi demande un effort pour être maintenu.

Les perceptions sont impermanentes répondirent les bhikkhū au Buddha. Elles sont de 6 types : visuelles, auditives, etc. Cette faculté est importante pour étudier, se souvenir, etc. Mais on s’y attache par désir, vanité (j’ai une bonne mémoire) ou vue fausse. En réalité les perceptions s’avèrent oppressantes lorsque de mauvais souvenirs nous harcèlent.

Les activités volitionnelles sont impermanentes répondirent les bhikkhū. Chaque acte est motivé par ces saṅkhārā : étendre le bras, parler et même penser ou imaginer. Les gens ordinaires pensent que chaque action est accomplie par un moi. Certaines sont motivées par le désir, d’autres par la colère, l’ignorance, la vanité, la jalousie, la dévotion, la bienveillance, la foi, etc. Il faut toutes les noter. Si des raideurs se font sentir, le yogi pourrait vouloir bouger, il faut noter ce désir.

Page précédente