Observer minutieusement le fait de s’asseoir.

  • La foi résulte de la pratique. Il est important de pratiquer les 4 bases de l’attention pour développer la compréhension.
  • Quand on est debout et qu’on s’apprête à s’asseoir, sont présents : 1) l’intention de s’asseoir = nāma, l’esprit, 2) le corps qui s’alourdit et s’abaisse = rūpa, le corps. En fait, il s’agit d’une série d’intentions de s’asseoir et d’actions d’abaissement du corps. Il faut s’asseoir lentement, avec une attention continue.
  • Pourquoi donne-t-on la priorité à l’aspect physique ? Dans vipassanā, on démarre avec l’objet le plus évident et la matérialité est plus évidente que l’esprit.
  • Pour connaitre le processus impliqué dans le fait de s’asseoir, il faut rester sur l’objet et l’observer de façon répétée, anupassanā, avec ces 4 qualités : ① ātāpī, l’effort mental ardent ② satimā, l’attention continue et ferme ③ la concentration ④ sampajañña. Ainsi, le méditant saura clairement et de façon correcte : il verra dans le détail les différents segments distinctement et il le saura par lui-même, pas via des livres. Ainsi, des tensions raideurs, lourdeurs apparaissent (= le corps) ainsi que le fait de les connaitre (= l’esprit). Le yogi discerne que s’asseoir est seulement composé de la matière et l’esprit qui l’observe, il voit qu’il n’y a personne, pas d’âme, pas de soi derrière ces processus physiques et mentaux. Il en retire une confiance et foi accrue dans l’enseignement du Bouddha. Il s’agit d’une série d’intentions qui se succèdent qui résultent d’une série d’actions physiques. Ainsi le yogi discerne les causes et les effets et en retire encore plus de confiance.
  • Aṭṭa diṭṭhi, la vue fausse du soi, est de deux types : 1) Paramattha aṭṭa, la croyance en l’existence de grands êtres et 2) jiva atta, la croyance en l’âme individuelle. Si le yogi n’est pas concentré en s’asseyant, il ne verra pas la série d’intentions et d’actes et croira qu’il y a un être en train de réaliser ceci. La vue fausse de l’âme est liée à la vue fausse de la personnalité (sakkāyadiṭṭhi – sakkāya signifie conglomérat de matérialité et de mentalité). Mais si on voit les séries d’intentions et les séries d’actes, on voit les dhamma. Sabhāva signifie véritable nature des choses. La véritable nature de l’esprit est de connaitre l’objet, mais rūpa est incapable de connaître quoi que ce soit.
  • Cette véritable nature apparaît en vertu de causes. Après avoir compris l’absence de soi, il faut donc l’observation et la mener un stade plus loin, faute de quoi on risque de croire aux vues erronées d’absence de cause ou d’être supérieur à l’origine des phénomènes. Ainsi, la cause de l’action de s’asseoir est l’intention de s’asseoir et personne ne commande ce processus.

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