Onze aspects des propriétés matérielles selon le Visuddhimagga

Le Visuddhimagga décrit les propriétés matérielles passées, présentes et futures. Récitation : les rūpa du passé ont cessé d’exister, ne se prolongent pas dans le présent. Leur disparition est le signe de leur impermanence, leur cessation instantanée en font une souffrance permanente, ils ne constituent ni une entité de contrôle, ni une entité permanente, ni un sujet qui agirait ou expérimenterait des sensations. Il n’y a pas d’ego substantiel mais de simples phénomènes, des processus dépourvus de soi. Les yogis constatent en retraite que les propriétés matérielles de la fin du soulèvement ne se prolongent pas dans l’abaissement, que celles de la vision ne se prolongent pas dans l’audition, etc. On comprend qu’il en ira de même des propriétés matérielles qui se manifesteront dans le futur. Et qu’il en va de même pour toutes les matérialités à l’extérieur du corps.

Lorsque l’on défèque ou que l’on crache, on s’imagine que la matière interne sort du corps, ou que la matière externe entre dans le corps lorsque l’on respire, que l’on fume ou que l’on boit de l’eau, mais le yogi qui observe, lorsque sa concentration est forte, voit que la matière se dissout là où elle est apparue et qu’une nouvelle matière naît à un autre endroit. L’expiration se produit par petits segments successifs. (Récitation)

On pense que le corps jeune, délicat, souple, fin, agréable et en bonne santé est devenu vieux, dur et un peu malsain. Le méditant qui expérimente tantôt la matière subtile et tantôt la matière grossière peut penser que c’est la même matière qui s’est transformée. Mais ce n’est pas voir les choses telles qu’elles sont réellement. Le yogi concentré voit que la matière éclate en petites particules. La matière grossière ne se transforme pas en matière fine et inversement. Les tensions, extensions et mouvements ne deviennent pas fixes ou stables, ils disparaissent au moment où ils apparaissent. (Récitation)

Les personnes ordinaires pensent que la matière inférieure se transforme en matière supérieure ou que la matière jeune devient vieille, mais le yogi perçoit la disparition des propriétés matérielles au moment où il les observe, sans qu’elles ne se transforment en quelque chose d’autre réalise leur impermanence, souffrance et insubstantialité. (Récitation)

Les personnes ordinaires pensent lorsqu’elles voient quelqu’un arriver de loin qu’il emmène la matière avec lui ou qu’il l’emporte avec lui s’il s’en va, mais le yogi qui observe par exemple le mouvement du pied voit la matière disparaître sous la forme d’une succession de disparitions, sans qu’il n’y ait déplacement. Seul le yogi dont les connaissances se sont développées jusqu’à la dissolution pourra percevoir cela clairement.

C’étaient donc les onze façons d’observer les propriétés matérielles comme « ceci n’est pas à moi, je ne suis pas ceci et ceci n’est pas mon ego » sur la base de notre propre expérience.

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