Premières strophes du mettā bhāvanā

Dans l’Abhidhamma, mettā est traduit par sourire ou amour. D’un point de vue pratique, mettā signifie soutenir, partager, aider concrètement en parole (vacī kamma) et en actes (kāya kamma), offrir des cadeaux, du bénévolat, etc. On voit mettā partout, dans les parcs quand les gens nourrissent les oiseaux, dans la rue quand ils donnent des informations, etc. Pendant la retraite, nous pratiquons mettā mentalement (mano kamma). Cela fonctionne sur le principe de la télépathie. Il n’est pas sûr que les récipiendaires en bénéficient mais il est sûr que notre esprit est rendu paisible.

Il faut pratiquer mettā 10 minutes au moins après vipassanā. Les moines n’ont parfois pas le temps de méditer la journée et pratiquent mettā avant d’aller dormir. Ils repensent aux actions positives du jour et partagent le bonheur qu’ils ressentent avec les autres. (sabbe sattā sukhitā hontu). Ils s’endorment facilement. Mettā diminue et détruit complètement l’ego, ainsi que la colère et l’avidité. Vipassanā n’est pas le seul à accomplir cela. Le but est d’introduire la paix et l’harmonie en nous-mêmes, mais aussi dans la société.

Récitation de la deuxième strophe du mettā bhāvanā.

Les parents sont mis sur le même pied que le Buddha, le Dhamma, le Sangha et les professeurs. Même les non-bouddhistes ont une dette envers leurs parents, leurs bienfaiteurs. Si 90% de notre aide est dirigée vers nos enfants, 10% doit l’être vers nos parents. Envers les profs aussi la gratitude est exprimée. En Occident ils sont payés par l’État, mais en Orient, ils donnent leur aide sans rien demander en retour. Les novices dépendent entièrement, tant matériellement que spirituellement, de leurs précepteurs, lesquels se sentent responsables d’eux. Mettā est rayonné aussi envers les proches (ñātimittā) susceptibles de nous aider à l’occasion, et les compagnons de route (sabrahmacārino), soit tous ceux qui cherchent à aider les autres. C’est donc plus large que ‘yogino’.

Récitation troisième et quatrième strophes.

‘Yoga’ signifie pratique ou exercice. Les ‘yogino’ sont ceux qui s’y exercent.

Les monastères birmans comptent beaucoup de monde : moines, nonnes, novices, laïcs, etc. et il faut leur envoyer mettā à tous. Au centre Mahasi, il y a des examens en décembre et deux catégories de moines rivales : ceux qui étudient et ceux qui pratiquent, se retrouvent ensemble. Leurs méthodes et leur discipline différant, des conflits pouvaient surgir, et Mahasi envoyait un ‘vacher’ prévenir les conflits. Lorsque les deux groupes essayaient de se tolérer, une atmosphère détendue emplie de mettā régnait. De nos jours, il est courant que les moines joignent étude et pratique.

Récitation sixième strophe.

Les moines dépendent des laïcs pour tous leurs besoins car ils ne peuvent gagner d’argent. Il est indispensable qu’ils leur envoient leur gratitude et mettā. Les méditants aussi sont assimilés aux bhikkhus le temps de la retraite.

Récitation septième strophe.

Hier j’ai invité les déités gardiennes des lieux mais aussi plus lointaines, à participer à la cérémonie d’ouverture, et à garder les méditants au cours de la retraite.

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