Processus des volitions et consciences & processus de la mort

Les pensées qui concernent des actes mauvais sont inférieures à celles qui concernent les actes méritoires. Mais parmi elles, celles qui concernent la charité sont inférieures à celles qui concernent la moralité, elles-mêmes inférieures à celles en rapport à la méditation samatha, ou mieux encore, vipassanā. Au plus on comprend la nature de ces activités volitionnelles (saṅkhārā), au mieux on comprend que la volition charitable n’atteint pas l’apparition de la volition d’observer les préceptes, celle de pratiquer samatha n’atteint pas celle de pratiquer vipassanā, et vice versa. Toutes disparaissent au moment de leur apparition. La différence de nature entre une volition méritoire et déméritoire est très subtile.

L’objet de méditation est très simple mais l’attention à celui-ci très intense. « On note « assis », « soulèvement », « abaissement », si une volition apparaît, on la note, « désir », elle disparaît avant même que l’intention bénéfique de noter celle-ci ne débute. Les yogis peu avancés pourraient avoir du mal à le comprendre. Au moment de noter « content » lorsqu’on se souvient de sa propre générosité, la pensée disparaît. Lorsqu’une pensée apparaît pendant la marche, on la note et elle disparaît aussitôt. Le yogi qui note chaque état d’esprit pendant la pratique sait leur impermanence.

Au moment de la mort, l’esprit émerge du continuum vital (bhavaṅga) et une conscience (āvajjana) se tourne vers un acte accompli au cours de la vie (kamma), un signe du kamma ou un signe du destin, le lieu où l’on reprendra naissance. Viennent ensuite cinq consciences actives suivies de deux consciences d’enregistrement (tadārammaṇa) et d’une ou deux consciences passives (bhavaṅga), parmi lesquelles la conscience de la mort (cuti citta). Ensuite, la conscience de liaison (paṭisandhi) apparaît, suivie d’une série de consciences passives. Des objets visuels, des sons, etc. se manifestent aux portes des sens du nouveau-né, la série de bhavaṅga cesse et āvajjana citta se tourne vers l’objet. Tout comme on l’observe dans la méditation, la conscience précédente (cuti), a cessé là-bas, la nouvelle conscience est entièrement neuve et fraîche même si elle est conditionnée par le kamma, elle n’est pas une répétition de l’ancien. En notant ainsi les pensées qui apparaissent directement, on peut comprendre la nature de la mort. Le continuum vital apparaît continuellement et soutient la vie. Quant aux consciences visuelles, auditives, etc., elles apparaissent fraîchement dans l’esprit quand le continuum vital cesse. Les yogis comprennent que les esprits qui apparaissent sont conditionnés par le kamma, ils comprennent la loi des origines interdépendantes.

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