Quatre brahmavihāra et partage des mérites

Observer les neuf préceptes pendant dix jours est très bénéfique. Pour la vie laïque toutefois, ce n’est pas approprié. Il vaut mieux se limiter à cinq préceptes, afin de s’assurer une bonne santé morale. Dix jours de retraite intensive, c’est comme un camp militaire, c’est très dur, mais cela nous permettra ensuite d’affronter beaucoup plus facilement les difficultés dans la vie quotidienne. Nous aurons une bonne résistance aux problèmes physiques et mentaux. En outre, à terme, cela nous permettra d’atteindre nibbāna.

J’encourage les yogis à méditer tous les jours, une heure si possible et à partager leur expérience avec leurs proches ou leurs amis.

Une personne m’a posé une question au sujet de visions terrifiantes expérimentées pendant la retraite. Ces visions, elle les avait déjà avant la retraite. Il faut comprendre qu’elles ne sont pas dues à la retraite. Comment gérer ce type de visions ? Il faut d’abord prendre conscience de leur présence. Il faut ensuite pratiquer le pardon. Enfin, il faut rayonner l’amour bienveillant (mettā), d’abord envers soi-même, ensuite envers ces êtres effrayants et, enfin, envers tous les êtres. Une autre façon d’y remédier est de pratiquer les quatre « humanités » : mettā (l’amour bienveillant), karuṇā (la compassion – lorsque l’on voit des personnes souffrant beaucoup, davantage que nous-mêmes, nous devons développer la compassion. En les voyant, nous avons le cœur brisé. Pensez à la Sainte Vierge qui a toujours la main sur le cœur. Nous devons nous inspirer d’elle.), muditā (la joie empathique – lorsque des personnes réussissent mieux que nous, plutôt que d’être jaloux, nous devrions les féliciter et ressentir une joie sincère pour eux).

Mettā est difficile à appliquer, karuṇā aussi, muditā, encore plus, mais upekkhā (l’équanimité) est la plus difficile des quatre. Lorsqu’une personne est submergée par les problèmes, dans sa famille ou en société, il nous est parfois impossible d’aider. Cela peut s’appliquer par exemple à un pays comme la Birmanie aujourd’hui. Il faut comprendre que cette situation est le fruit du kamma. Les forces en action nous dépassent et nous ne pouvons rien faire. Nous ne pouvons que rayonner mettā, karuṇā, muditā et, surtout, upekkhā. Tenter de leur inspirer l’équanimité. Il faudrait le faire trois fois par jour au moins.

La retraite, c’est comme un marathon, en plus difficile encore. C’est un entraînement. Je souhaite vous remercier pour vos efforts qui font de vous, que vous le sachiez ou non, de dignes enfants du Buddha. Observer sīla (les neuf préceptes) vous apportera la santé, pratiquer dāna, la générosité, vous apportera la prospérité, pratiquer samatha bhāvanā vous apportera l’harmonie dans la vie et pratiquer vipassanā bhāvanā vous apportera la compréhension.

Cérémonie de transfert des mérites aux proches et à l’univers entier.

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