Quatrième cause pour renforcer les indriya : les 7 conditions propices

Il y a sept conditions propices à l’émergence de la sagesse :

❶ Un centre bien approvisionné et confortable.

❷ Un centre situé ni trop près du village pour éviter le bruit et les distractions défavorables à la concentration, ni trop loin car le moine dépend de l’aumône. Aujourd’hui encore, les bhikkhū se rendent pieds nus au village pour quêter leur nourriture.

❸ Le noble silence. Le commentaire limite les conversations autorisées au seul enseignement du Dhamma. On pourrait lui ajouter l’entretien avec le maître, très utile surtout si le yogi est bloqué. Mais il faut éviter de débattre des écritures par exemple. Des thèmes tels que la nourriture, le centre, la politique les affaires, etc., sont qualifiés de conversations animales. Il est parfois indispensable de parler mais il faut alors se limiter à l’essentiel et observer attentivement l’intention de parler, la préparation mentale et chaque infime mouvement des lèvres, du visage ou des mains.

❹ Une bonne compagnie. Il faut que les instructions de l’enseignant permettent le progrès. Il faut aussi une communauté qui soutienne le yogi en faisant les courses, les repas, etc. Le yogi de son côté doit essayer d’être une bonne compagnie pour les autres yogis, être attentionné et éviter de faire du bruit.

❺ La nourriture doit permettre le développement de la méditation, mais il faut aussi se montrer tolérant car il est impossible de satisfaire les besoins spécifiques de chaque yogi. Si notre méditation ne peut progresser en raison de carences, nous pouvons néanmoins faire une demande spéciale. Autrefois, Mātikamātā cuisinait et veillait aux besoins de 60 bhikkhū. Tout en s’activant pour eux, elle pratiquait et attînt le stade d’anāgāmi. Avec les pouvoirs supranormaux acquis grâce à des mérites accumulés dans le passé, elle parvînt à voir que leur méditation ne progressait en raison d’une nourriture inappropriée. Elle adapta ses repas à leurs goûts et besoins individuels et leur permit d’atteindre le stade d’arhat.

Le végétarisme est méritoire s’il est fait par compassion pour les animaux, mais manger de la viande n’empêchera pas le progrès. Le Buddha a seulement interdit aux moines de consommer la viande d’un animal tué à leur intention. Il refusa la suggestion de Devadatta d’imposer le végétarisme. À l’époque du Buddha, seule la caste supérieure était végétarienne. Le bhikkhu doit accepter toute donation sans montrer de préférence et refuser certaines offrandes aurait nuit à l’esprit de la tradition.

❻ Un climat tempéré. Aujourd’hui, les humains peuvent néanmoins souvent créer un environnement confortable sous n’importe quelle latitude.

❼ Une bonne posture. L’assise convient à la pratique de samatha. Mahasi enseigne la méditation assise et en marche. Mais une fois le rythme pris, les quatre postures peuvent convenir. Les débutants doivent éviter la posture debout trop douloureuse et la posture allongée qui favorise la somnolence.

Il faut vérifier pour nous-mêmes si ces sept conditions sont remplies et ce n’est pas faire preuve d’égoïsme de demander des ajustements au centre si ce n’est pas le cas, car le but est d’améliorer notre pratique.

Page précédente