Renforcement des indriya : 5ème, 6ème et 7ème causes

Les cinquième, sixième et septième causes de renforcement des cinq facultés de contrôle (indriya) sont :

❺ Utiliser le signe du samādhi. Il faut se souvenir des circonstances qui ont permis une bonne méditation dans le passé. Nous passons toujours par des hauts et des bas. Parfois la concentration est très bonne et nous planons. Il faut alors tenter de se souvenir des facteurs qui permettent cette bonne méditation.

❻ Cultiver les sept facteurs d’illumination : attention, investigation du Dhamma, énergie, joie, tranquillité, concentration et équanimité. Ce sont en fait ces facteurs qui seront la cause de l’illumination et ils sont constituants du chemin et du fruit. Les consciences sont des événements mentaux particuliers aux caractéristiques reconnaissables. Au moment des consciences du chemin et du fruit, l’esprit passe du plan conditionné à l’inconditionné et certaines impuretés mentales sont définitivement éliminées. Le yogi qui comprend les facteurs d’illumination peut les ajuster pour équilibrer sa méditation : les facteurs de l’effort, de la joie et de l’investigation vont simuler un esprit abattu : un bon enseignement éveillera la joie, un effort accru tirera le yogi de la dépression. Les facteurs de la tranquillité, de la concentration et de l’équanimité à l’inverse calmeront un esprit trop excité. Parfois, de bonnes expériences rendent le yogi trop joyeux. Il semble flotter au-dessus du sol mais en fait son attention glisse sur les objets. Il doit d’abord prendre conscience du caractère excessif de son énergie et il peut ensuite limiter le nombre d’objets observés, calmer l’esprit, ne pas se dépêcher ou opérer des choix. Le maître est le mieux placé pour corriger les déséquilibres de la pratique.

Il ne faut jamais se décourager. Le yogi est comme un bébé en phase transitoire de développement, facilement irritable et difficile à gérer, en grande difficulté physique et psychique. C’est néanmoins un passage obligé et la détresse peut être le signe d’une évolution.

❼ Développer un courage prêt à sacrifier son corps et sa vie pour la pratique. Il faudrait perdre l’habitude de consacrer tant d’attention au corps. Une étude scientifique a conclu que la valeur marchande du corps, si on parvenait à en extraire les éléments chimiques de valeur comme le cuivre ou le calcium, était quasi nulle. C’est comme un amoncellement de pourritures dégoûtantes. Celui-ci perdra toute utilité après la mort et il faut tenter d’en extraire l’essence tant qu’il peut servir. Une personne imaginative parvient à extraire de l’or des rebuts grâce au recyclage. La pratique de sīla permet d’en extraire de l’or. Le développement des indriya permet de résister à l’avidité, la colère et l’illusion, d’expérimenter ainsi une joie et une paix qui se répercuteront sur l’entourage, ce qui équivaut à des joyaux sans prix. Les états mentaux négatifs ne s’en vont pas en effet sur commande. Un état d’esprit irritable déteint sur notre entourage. L’écarter demande un travail spirituel exigeant. Il ne faut donc pas se décourager et profiter des conditions présentes idéales pour le développement de la pratique.

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