Sampajañña : repas, sommeil et autres activités

Abhikkante paṭikkante sampajānakārī hoti : Le bhikkhu applique la claire compréhension (sampajañña) quand il s’en va et quand il revient, mais aussi quand il regarde devant lui ou de côté, tend ou replie la main, enfile sa robe, prend son bol, etc. Les yogis aussi doivent être attentifs à toutes leurs activités : lacer leurs chaussures, porter un objet, etc. Ils doivent aussi être attentifs au moment de regarder la nourriture, de la rassembler, de la porter à la bouche et de l’y déposer, de mâcher, d’avaler, etc. La langue est très sensible, et une attention sommaire suffira à rendre les goûts très manifestes. Mais noter de façon détaillée exigera une attention de chaque instant tant les objets à noter seront nombreux. Noter tous ces phénomènes sera perçu comme une souffrance et le goût passera alors au second plan, l’impact des autres objets étant perçu avec tout autant d’acuité. Une attention faible, laisse pénétrer des impuretés telles que la colère, le désir, la somnolence, l’agitation et le doute, mais une forte attention les élimine et chaque segment des mouvements liés au repas ainsi que l’intention qui les précède sont alors perçus. Il n’y aura plus tant le désir de manger ou l’aversion pour certaines nourritures. Lorsque nous buvons aussi, nous expérimentons la fraîcheur et le changement.

Nous devons appliquer la claire compréhension au moment de satisfaire nos besoins naturels aussi. C’est une occasion de comprendre le Dhamma. L’élément ‘air’ peut être perçu clairement. Celui-ci se manifeste aussi sous d’autres formes : au moment d’étendre ou de replier le bras, de se lever après l’assise, dans les mouvements de l’abdomen, au niveau des narines ou quand l’air remonte ou descend par le tube digestif.

Il faut appliquer la claire compréhension aussi dans les quatre postures. En posture allongée, nous notons « couché, dormir ». Au début, il est difficile de noter « se réveiller » le matin, mais après quelque temps, cela devient automatique. Parfois nous notons même en rêve mais ce n’est pas indispensable.

Une pratique continue de la claire compréhension est un signe de progrès. Elle apporte la clarté et renforce la foi dans le triple joyau. Autrefois, Vakkali s’était fait moine uniquement pour pouvoir contempler le Buddha. Avant le vassa, ce dernier lui reprocha de s’attacher à son corps pourri et déclara qu’il n’était pas possible de le voir sans voir le Dhamma. Si nous voyons le Dhamma donc, nous verrons le Buddha.

Cette retraite touche à sa fin. Même si nous ne la savons pas toujours, des progrès ont été accomplis. La seule intention de venir au centre est méritoire, comme le fait d’avoir humblement rendu hommage au triple joyau, d’avoir pris les préceptes et écouté des enseignements. Les bénévoles qui ont permis ce travail des yogis ont aussi accumulé des mérites. Ces mérites de la générosité, de la moralité et de la culture mentale nous accompagnerons jusqu’à l’atteinte de nibbāna. Si nous pratiquons, nous assure le Buddha, nous pouvons l’atteindre dans cette vie même.

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