Se réjouir de sa pratique de sīla, samādhi et paññā

Courte bénédiction en pāḷi : puissiez-vous réaliser rapidement vos souhaits, quels qu’ils soient.

Je sais comment les yogis pratiquent à Dhammaraṃsi et je sais que les yogis sont à présent heureux d’avoir pratiqué le Dhamma une semaine, d’avoir observé les préceptes et soigné leur comportement physique et verbal (sīla sikkhā), d’avoir contrôlé leur esprit sans laisser y entrer les négativités (samādhi sikkhā), d’avoir noté aux six portes des sens et compris le corps et l’esprit (paññā sikkhā). Lorsqu’ils s’en souviennent, ils sont heureux (idha modati), s’ils y repensent ensuite, ils seront heureux (pecca modati).

Les yogis ont vu qu’il n’est pas facile de noter de façon continue. Le Buddha recommande de déployer un effort ardent (ātāpa) et de diriger l’esprit vers l’objet, sans quoi il n’est pas possible de le voir vraiment. Les yogis essaient de noter du début à la fin. Voir un seul soulèvement de l’abdomen apporte de grands bénéficies, car le noble octuple sentier entier s’y trouve, et donc la possibilité d’atteindre nibbāna. Les yogis ne parlent que du Dhamma (sammā vācā), ils pratiquent l’assise ou la marche toute la journée (sammā kammanta), ils ne font rien de répréhensible, ne vendent rien (sammā ājīva), quel que soit l’objet, ils le notent de façon diligente (sammā vāyāma), ils essaient de se souvenir de tous les objets aux six portes des sens (sammā sati), quand ils notent de façon continue, leur esprit ne va nulle part (sammā samādhi), une forme de compréhension apparaît chaque fois qu’ils notent de façon rapprochée, ils voient que le soulèvement cesse avant de laisser la place à l’abaissement, qu’il n’y a rien d’autre que l’objet noté et l’esprit qui note, ils ne pensent plus ‘mon abdomen’, ‘ceci est mon corps’, etc. C’est par la pratique et non par la parole que l’on comprend (yogā ve jāyatī bhūri). Il en va de même pour les autres objets : visions, sons, senteurs, saveurs, touchers et pensées auxquels Mahasi recommande de ne pas prêter attention, puisqu’il en va de même pour eux (sammā diṭṭhi). Lorsque la note est continue, un certain type de pensées apparaît. On voit que la nature changeante est constante. Peut-être aurons-nous un sens de l’urgence, ou un sentiment déplaisant d’insatisfaction (dukkha). Nous nous dirons que les phénomènes se produisent en dépit de notre volonté. Nous comprenons les trois caractéristiques (sammā sankappa). U Paṇḍita donne une autre façon d’expliquer sammā sankappa. Il y voit le facteur qui vise l’objet. Comme pour les fléchettes, il faut viser pour atteindre la cible.

Les yogis peuvent avoir réalisé le Dhamma de nombreuses autres façons encore que celles décrites ci-dessus.

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