Sept aspects de dukkha & saññā et saṅkhāra

Qu’est-ce que dukkha ? Dans le premier sermon le Buddha a dit : pañcupādānakkhandhā dukkhā (les cinq agrégats d’attachement sont souffrance) Tout dans le monde est constamment oppressé par les apparitions et disparitions. La disparition est une forme de destruction et l’apparition est son prélude. Le yogi qui observe des centaines d’objets par jour et les voit apparaître puis disparaître, aller et venir, passer par des hauts et des bas, commence à voir les phénomènes sous cet angle, et peut accepter l’enseignement du Buddha. Même les plaisirs sont une forme de souffrance.

❸ Le troisième des onze aspects sous lesquels le bhikkhu vertueux doit observer les 5 agrégats selon le sīlavanta sutta, c’est celui d’une maladie chronique (roga) comme le diabète, l’asthme ou l’hypertension qui nous privent de liberté. Quel que soit le soin qu’on lui porte, elle est hors contrôle, peut croître ou décroître, comme les agrégats qu’il faut laver, protéger, etc., et qui seront toujours là.

❹ Les 5 agrégats sont pareils à une tumeur ou plaie (gaṇḍa) qui suppure avidité, haine, orgueil, envie, illusion par les 6 sens au contact d’un objet agréable.

❺ à un dard ou un pieu (salla) qui cause une douleur aigue en pénétrant le corps. Les objets plaisants ou déplaisants saisis par les sens ne sont pas faciles à extraire du corps.

❻ à une misère (agha) que le Visuddhimagga explique comme ce qui est blâmable par les êtres nobles, causant la douleur et des conséquences néfastes.

❼ à une affliction (ābādha) occasionnelle comme une indigestion, fièvre ou diarrhée.

Ces aspects sont des variantes de dukkha.

Le troisième agrégat, saññā est comparé à un mirage. Les cerfs se mettent en peine d’aller boire au mirage qu’ils prennent pour un lac. Nous percevons illusoirement hommes, femmes et êtres humains, ce qui nous oblige à entreprendre toutes sortes d’actions. Nous devons donc prendre note de saññā pour ne pas le croire permanent et s’y identifier.

Le quatrième agrégat, saṅkhāra, est comparé au tronc creux d’un bananier (kadalūpamā) composé de couches fibreuses dépourvues de noyau. Il y a 40 concomitants mentaux menés par la volition (cetanā) dont les principaux sont phassa, ekaggatā, vitakka, vicāra, viriya. Certains sont néfastes comme lobha, dosa, moha, māna, diṭṭhi, vicikicchā ou bénéfiques comme alobha, amoha, adosa ou mettā, saddhā (lorsque la pratique s’améliore), sati, karuṇā, muditā. Cetana est responsable de tous les actes physiques, verbaux ou mentaux. En réalité, il n’y a rien de tel qu’une ‘personne coléreuse’ ou ‘ayant beaucoup de mettā’. Il s’agit seulement de saṅkhārā présents en eux. Les yogis qui notent, aller, lever le pied, etc. parviennent à capter le désir d’aller et le voient disparaître. Avant cela, ils avaient la notion : « je vais parce que je veux aller ». Ces désirs apparaissent fugacement et disparaissent, comme le désir d’écouter par exemple. Le yogi doit capter tous les types de saṅkhārā, positifs et négatifs.

Page précédente