Souffrance universelle et grande compassion des buddhā

Lorsque l’on rayonne la compassion envers tous les êtres, on voit la misère des enfers, des esprits affamés (petā), des animaux et parmi les humains (ceux qui sont exploités, malades, en conflit, déprimés, endeuillés, dans les tracas matériels, séparés des êtres chers) et même des devā, tétanisés à l’approche de la mort. On souhaite qu’ils échappent à leurs souffrances.

Il y a 132 façons de rayonner karuṇā en récitant : « dukkhā muccantu » envers respectivement : 5 catégories universelles (anodhisa) (sabbe sattā, pāṇā, bhūtā, puggalā, attabhāvapariyāpannā), 7 catégories spécifiques (odhisa) (sabbā itthiyo, purisā, ariyā, anariyā, devā, manussā, vinipātikā) ce qui fait 12 catégories et en y rajoutant les mêmes catégories mais dans chacune des 10 directions (disā), cela fait 132. Il est important de développer un esprit véritablement empli de pitié envers eux.

La compassion du Buddha était très profonde en vertu d’une connaissance très aiguisée. Ce type de compassion ne peut être développé par les disciples d’un Buddha. Mais penser à la compassion du Buddha peut nous aider à aiguiser la nôtre.

Les buddhā possèdent six compétences qui leur sont propres : 1) ils peuvent connaître le degré de maturité des 5 facultés des êtres (foi, énergie, attention, concentration et sagesse) et peuvent donc connaître le moment opportun de délivrer un discours. Cela explique comment tant de gens ont atteint la libération sur simple écoute d’un discours, comme les yogis qui observent les préceptes et ont des actes et paroles purifiés. S’ils restent concentrés, leur esprit devient pur, doux, réceptif, alerte, capable de saisir l’objet rapidement. 2) ils connaissent les dispositions latentes chez les êtres et leur force relative. 3) ils peuvent créer un double miracle comme le fît le Buddha de retour dans la ville de son père devant l’irrespect qu’on lui manifestait. 4) la grande compassion 5) l’omniscience. 6) la manière de dissiper les obstacles à une connaissance particulière.

La plupart des êtres ne perçoivent pas la grande misère qui affecte tous les êtres et ne perçoivent que les détresses les plus criantes. Mais le Buddha a perçu l’humanité dans l’inquiétude constante de maintenir les 5 agrégats, qui lutte pour son niveau de vie. Le corps est un fardeau. Si l’on est assis, il faut constamment cligner des yeux pour soulager la sensation de brûlure. Il faut accomplir toutes sortes de tâches pour le corps. Le bébé qui naît dépend entièrement de ses parents. Enfant, il va à l’école. Adulte, il doit travailler, rencontre des pièges. Sa santé peut s’altérer. Finalement surviennent la maladie et la mort. On meurt parfois en pleine force de l’âge. Les animaux mènent une vie misérable. Ils doivent lutter constamment pour la nourriture et un abri. Ils ne disposent d’aucune protection contre les dangers. Dans les enfers, les êtres souffrent constamment mais ne peuvent mourir. Quant aux petā, certaines personnes sont capables de percevoir leurs souffrances. Le Buddha a réalisé qu’il n’y avait personne pour sauver ces êtres et s’est donc dévoué à cette tâche, voyageant très loin pour y parvenir.

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