Stimuler l’énergie mentale : la foi

Comme le corps qui nécessite une nourriture appropriée, variée et des vitamines pour développer l’énergie physique et la santé, le mental nécessite des nutriments appropriés pour sa santé : saddhā, viriya, sati, samādhi, paññā, hirī, ottappa.

Saddhā est la foi dans le triple joyau, lequel mérite la confiance. Cette foi initiale est nécessaire pour se lancer dans la pratique. Elle doit être renforcée par l’écoute d’enseignements, la lecture ou la discussion avec un maître, mais surtout par la pratique. Au plus nous pratiquons, au plus nous la développons. Nous voyons à quel point les pollutions mentales nous dominent, comprenons les causes et les effets, l’impermanence, l’insatisfaction et l’impersonnalité des phénomènes. Si nous voyons la disparition des pollutions mentales par l’attention, nous expérimentons les bénéfices de la pratique, ce qui renforce notre foi, notre énergie et notre désir de pratiquer. Une foi initiale forte permet de noter les objets au moment où ils se manifestent.

La méthode satipaṭṭhāna est très simple, il faut observer les mouvements de l’abdomen du début à la fin pour les comprendre pleinement, en fournissant un effort ardent. L’esprit alerte doit bondir sur l’objet. Il faut l’entraîner à le pénétrer.  En maintenant l’attention sur l’objet, les pollutions mentales ne peuvent se manifester, c’est la façon la plus sûre de purifier l’esprit.

Il est important de fournir l’effort dès le début de la pratique. C’est la nature humaine de devenir paresseuse en l’absence d’espoir ou de but. Il faut refuser la paresse et l’assécher par l’effort.  Celle-ci empêche l’esprit d’atteindre l’objet (un excès d’effort en revanche lui fera survoler l’objet). L’effort rendra l’esprit frais et alerte, le contraire de l’esprit paresseux et contracté. Vitakka, l’application de l’esprit, c’est diriger ou propulser l’esprit vers l’objet, ce qui maintient l’esprit clair, frais, ouvert et actif. Vicāra, c’est le maintien de l’esprit sur l’objet.

Pour développer un fort sati et un fort samādhi, il faut des semaines d’entraînement. À terme, nous pourrons noter chaque objet qui apparaît. Ce développement d’instant en instant, c’est bhāvanā, la culture mentale. L’esprit qui est face à l’objet va le pénétrer. Nous distinguerons le corps (raideur, tension, …) de l’esprit qui l’observe. Sati entraîne une ligne de conduite positive, protège des pollutions mentales comme l’avidité, l’aversion, etc.

La véritable foi est basée sur la pratique. Lorsque le yogi aura franchi les sept stades de purification de l’esprit, sa foi sera très forte. Avant de se lancer, la foi est basée sur l’ouï-dire, comme pour une personne qui croirait la publicité d’une firme pharmaceutique ayant pignon sur rue et affirmant avoir découvert un médicament, mais ne commencerait à le croire vraiment que le jour où ce médicament lui permettrait de guérir d’une maladie.

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